Quatre mois après le raid sanglant en haute mer du 31 mai contre le Mavi Marmara, un des navires de la «Flottille de la Liberté» qui avait voulu briser le blocus imposé à Ghaza depuis 2007 et l'arraisonnement le 5 juin du cargo irlandais Rachel Corrie, qui avait à son bord, parmi ses passagers, Mairead Maguire, lauréate du Prix Nobel de la Paix, l'armée israélienne a mobilisé hier dix navires de guerre pour faire changer à 40km de la côte palestinienne de trajectoire à Irène un catamaran battant pavillon britannique, qui avait à son bord sept militants juifs pro-palestiniens, dont une Américaine, une Allemande, un Britannique et quatre Israéliens qui ont tenté eux aussi de briser «symboliquement» cet embargo. A défaut de Ghaza, les médicaments thérapeutiques, les jouets, les moteurs hors-bords et les purificateurs d'eau financés par des dons récoltés par l'organisation «Juifs européens pour une paix juste» ont «accosté» le port d'Ashdod. La condamnation internationale déclenchée par l'affaire de la flottille turque ne semble pas avoir dissuadé Israël de lâcher du lest et …le blocus naval. «C'est une provocation politique», affirme Avigdor Lieberman, le ministre israélien des Affaires étrangères situant la possibilité de conclure un accord de paix avec les Palestiniens dans «plusieurs décennies». Comme lors en mai dernier, les passagers seront interrogés avant leur expulsion, selon une porte-parole du ministère de l'Intérieur. Cette manière de faire irrite la communauté internationale. Elle divise même les Européens et les Américains. Notamment après les conclusions de la mission d'enquête du Conseil des droits de l'homme de l'ONU qui a conclu à une «violation grave des droits de l'homme» lors de l'abordage du 31 mai qui a fait neuf morts et à l'existence de «preuves» pour «appuyer des poursuites criminelles» contre Israël. «Les militaires israéliens ont manifesté une violence totalement inutile», a déclaré lundi à Genève le juge Karl Hudson-Phillips, le chef de la Mission internationale indépendante d'établissement des faits créée par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU.