Ali Benflis, candidat à l'élection présidentielle, a achevé, hier, sa campagne électorale à Rouiba (est d'Alger) où il a animé un meeting. Devant une salle comble, M. Benflis a lancé un appel à tous les agents de l'Etat au niveau de toutes les circonscriptions électorales « pour agir en tant que protecteurs de la légitimité, car la crédibilité de l'élection constitue à elle seule un gage pour la stabilité nationale ». « Pas de souveraineté sans respect de la volonté populaire », lâche-t-il. « Vous, hommes et femmes, soyez justes et loyaux car la voix du peuple est sacrée », poursuit-il en faisant allusion à une menace de fraude « risquant de confisquer, encore une fois, la volonté du peuple ». Selon Benflis, il existe des tentatives d'impliquer l'armée à des fins électorales en faisant fi de l'impartialité imposée à ce corps. « Ces tentatives portent atteinte à l'image de notre armée nationale », dira-t-il, soulignant que l'armée a une direction dotée de toutes les prérogatives lui permettant d'exprimer ses positions. « Il ne faut pas impliquer l'armée dans des visées politiciennes. Cela constitue une ingérence dans les affaires de ce corps souverain », a tranché Benflis qui se dit convaincu que l'armée est neutre même si certains essaient de l'attirer sur un terrain qui n'est pas le sien. A guelma : « Mon arme, c'est ma parole » Dans la matinée d'hier, Ali Benflis a marqué une halte à Guelma où il a animé un meeting à la maison de culture Ahmed-Chafei. D'emblée, il a rendu hommage au défunt Houari Boumediène, en rappelant à l'assistance que cet homme natif de la wilaya de Guelma a beaucoup donné à sa patrie. Il a tenu à préciser que l'Histoire « retiendra que l'Armée nationale populaire a été le bouclier protecteur de la nation, le bras armé du peuple algérien tout entier ». « Je ne peux laisser passer cette occasion sans rendre hommage à notre vaillante armée nationale et à tous les corps de sécurité pour leur grand professionnalisme, le haut degré de préparation et le sens du sacrifice dont ils ont fait l'éclatante démonstration dans la lutte contre le terrorisme destructeur et plus récemment encore à Tinguentourine où leur riposte à une nouvelle agression terroriste a forcé l'admiration de toute la nation », ajoute-t-il, en faisant savoir que parmi les nouveaux textes réglementaires qu'il envisage de mettre en application s'il est élu le 17 avril, il y a l'instauration d'une loi organique sur la sécurité nationale qui aura pour référence l'article 23 de la Constitution et une loi sur les principes généraux de la défense nationale qui s'inspirera de l'article 122 de la loi fondamentale. « N'oublions jamais que c'est à l'armée nationale, à nos forces de sécurité, aux Patriotes et au peuple algérien et à eux seuls que revient le mérite de la victoire sur le terrorisme. Nul ne peut réclamer indûment le partage de ce mérite », dira encore l'ancien chef de gouvernement, insistant sur le besoin de consolider la professionnalisation de l'ANP, et ce, « en fonction des nouvelles menaces de l'heure ». Cela implique, selon lui, « un consensus national autour des forces armées existant déjà mais qui a besoin d'être consolidé davantage ». « Je n'ai aucune arme. Ma seule arme est ma parole », déclare-t-il, en réponse à ceux qui l'accusent d'avoir appelé à la violence. « Les walis, les chefs de daïra et tous les responsables locaux doivent éviter de polluer les esprits » car, affirme-t-il, « je veux un changement pacifique devant rassurer l'armée nationale, le peuple et l'Etat ».