Selon Yasmine Terki, commissaire d'Archi'Terre et organisatrice de la 3e édition du festival culturel international de promotion des architectures de terre, « la terre est la matière la plus abondante après l'eau sur la planète ». « Depuis la naissance de l'humanité, elle a été le matériau de construction privilégié de l'Homme. Mais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la modernisation s'est emparée du monde en adoptant les matériaux industriels », a-t-elle affirmé Cela explique que l'un des objectifs de cette 3e édition du festival culturel international est de rappeler « la nécessité de réhabiliter l'image de ce type de construction aux yeux des usagers mais surtout aux yeux des décideurs algériens, afin que le bâtiment public puisse être une source d'inspiration », indiquera l'architecte Yasmine Terki. La stratégie globale du ministère de la Culture pour réhabiliter les architectures de terre fut la mise en place du Centre algérien pour la promotion des architectures de terre (Capterre). L'autre objectif affiché par les organisateurs est d'emmener les étudiants de l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme (EPAU) à revendiquer l'introduction d'un module sur l'architecture de terre. Plusieurs ateliers ont été mis en place, hier, dans cette prestigieuse école. . L'autre nouveauté cette année est la sensibilisation des enfants aux constructions avec les différentes terres qui existent. De diverses couleurs, textures, caractéristiques, elles écument toutes les régions. Une vingtaine d'enfants issus de plusieurs écoles d'El Harrach et de ses environs (filles et garçons) étaient affairés à construire des objets en terre. Coachés par deux architectes, la découverte de ce nouveau matériau – utilisé juste pour confectionner les ustensiles de cuisine comme le tajine, la marmite et le kanoun – semblait ravir ces « apprentis ». Les bambins façonnaient avec cette « pâte à modeler », des niches, des ponts, des fleurs. L'autre atelier où le bruit est celui de la technique du « pisé ». C'est un procédé qui consiste à remplir des coffrages de terre pour ensuite la damer et la rendre solide. Le grain de la terre composée de sable et d'argile et autres agrégats est le « liant » qui donnait consistance et solidité à des constructions depuis des siècles. Les ksour et La Casbah sont là pour témoigner de la nécessité d'utiliser l'architecture de terre.