L'Organisation de libération de la Palestine (OLP), au pouvoir en Cisjordanie occupée, et Hamas, qui règne dans la bande de Ghaza, ont trouvé mardi soir un accord pour former d'ici cinq semaines, un gouvernement d'union nationale qui serait composé de technocrates. Les discussions ont repris hier avec, au menu, la date des élections générales dans six mois et la révision de la composition de l'OLP jusque-là dominée par le Fatah, parti du président Mahmoud Abbas et interdite à Hamas. Les deux parties ont signé, sans leur donner une suite, plusieurs accords sur la formation d'un gouvernement d'union nationale. Comme ceux du Caire en 2011 et de Doha en 2012. « La réconciliation (interpalestinienne) et les négociations (avec le gouvernement israélien, sont maintenant des tactiques. Chaque côté a ses propres calculs et cette réconciliation n'a guère de substance sur le terrain. Elle pourrait capoter à tout instant », estime le politologue palestinien, Hani al-Masri. Certains analystes mettent cette « entente » qui intervient à une semaine (29 avril), date fixée pour la fin des neuf mois impartis par les Américains, sur le compte des calculs. Fatah pour faire pression sur les Israéliens qui refusent de libérer le dernier contingent des prisonniers d'avant 1993, le gel de la colonisation et des discussions sérieuses sur la délimitation des frontières. Hamas pour « tourner » la page de ces pourparlers qui ne donnent rien et « griller » le Fatah. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu a mis à plusieurs reprises Abbas devant un choix : « la paix » avec lui ou la « réconciliation » avec Hamas. « Il y a un besoin urgent pour les dirigeants palestiniens de mettre fin à la division, indépendamment des efforts de négociations avec le gouvernement israélien », estime Azzam al-Ahmed, le chef de la délégation de l'OLP à Ghaza. « Le moment est venu de mettre fin à la division » qui remonte à 2007 après que le président Abbas ait démis le gouvernement de Hamas, vainqueur des législatives de 2006, dit-il, en arrivant à Ghaza où il a été accueilli par le numéro un et deux de Hamas, Ismaïl Haniyeh et Moussa Abou Marzouq.