Un colloque international dédié à la femme de lettres Assia Djebar sera organisé, aujourd'hui et demain, à Oran, par le laboratoire « Langues, discours, civilisations et littératures » de l'Université d'Oran. Sous le thème-générique « Assia Djebar : le parcours d'une femme de lettres, littérature, résistance et transmission », la rencontre scientifique de deux jours se propose de rendre un hommage à cette écrivaine et d'adopter « une approche interdisciplinaire et polyphonique de son œuvre et sa contribution particulière au champ littéraire de l'Algérie et du Maghreb », comme le soulignent les organisateurs. Des enseignants et chercheurs de plusieurs universités du pays et étrangères (France, Maroc,Tunisie, Egypte, Sénégal, Emirats arabes unis, Suède, Italie, Mexique et Japon) aborderont l'œuvre de l'écrivaine algérienne la plus connue, couronnée et reconnue universellement et la plus étudiée, qui a inscrit une pensée féminine et une écriture particulière, lieux de rencontre de culture et de voix », comme le soulignent les organisateurs dans leur présentation du colloque. Ce travail de « défrichage » de l'œuvre de l'écrivaine se fera à travers six axes : « architecture du texte djebarien », « mémoire et quête identitaire », « écriture et désir », « voie littéraire et cinématographique », « le Moi dans l'histoire et dans la langue » et « voix et discours féminin ». Les organisateurs du colloque précisent que « toute l'œuvre d'Assia Djebar est un travail de la mémoire qui ramène à la vie et dans l'histoire les voix étouffées. Elle écrit contre la mort, contre l'oubli, dans l'espoir de laisser une trace. Son écriture est aussi une quête d'une identité féminine établissant un dialogue entre les générations de femmes et se remémorant du passé à l'ombre des aïeules ». De son vrai nom, Fatima Zohra Imalayène, Assia Djebar (78 ans) est auteure de romans, nouvelles, récits, essais et poèmes. Parmi ses œuvres les plus marquantes figurent « Les Enfants du Nouveau Monde » (1962), « Les Alouettes naïves » (1967), « Femmes d'Alger dans leur appartement » (1980), « L'Amour, la fantasia » (1985), « Ombre sultane » (1987), « Loin de Médine » (1991), « Nulle part dans la maison de mon père » (2007). En plus de ses talents d'écrivaine, Assia Djebar a également réalisé deux longs métrages « La Nouba des femmes du Mont Chenoua » (1978) et « La Zerda ou les chants de l'oubli » (1982).