Lors d'une conférence ayant pour thème « Archéologie préventive, technique et stratégie d'intervention », M. Stiti a indiqué que les fouilles à la Place des Martyrs avancent normalement. Il a, au préalable, précisé que la fouille proprement dite comprend trois espaces topographiquement distincts à savoir « la fouille principale, les puits nord et les puits sud ». Toutefois, il précisera que « sa réalisation suppose une alternance de décapages mécaniques et de traitement plus fin réalisé manuellement afin de mettre successivement au jour les niveaux archéologiques et les vestiges correspondants à chaque horizon chronologique ». Ainsi, pour lui, « le puits nord concerne deux espaces, de 1802 et 250 m2, qui sont situés dans la partie haute du terrain à proximité de la base vie ». Il en résulte, selon lui, que la fouille archéologique ces deux zones qui a débuté le 4 juin 2013 par la mise au jour des vestiges archéologiques et a été achevée le 25 août de la même année « a révélé la présence d'une extension des quartiers islamique et ottoman directement posés sur le substrat schisteux. La profondeur des vestiges mis au jour n'est pas très importante, en revanche les informations récoltées ont permis d'identifier plusieurs phases d'occupation ». Quant au puits sud situé, selon le conférencier, immédiatement au nord de la fouille principale, sa fouille archéologique, qui avait débuté le 1er juillet 2013 sur une surface de 133 m2 pour une profondeur maximale estimée autour de 7 m a été marquée, pour la partie la plus basse, par une séquence sédimentaire naturelle résultant du comblement du paléo talweg depuis la période du néolithique jusqu'au début de l'occupation du site qui se situe autour du changement d'ère. « Cette dernière, dira M. Stiti, se traduit alors par la maîtrise des écoulements. Les vestiges marquant cette occupation concerne des lambeaux de sols d'habitat et pour partie très certainement d'artisanat remontant à la période romaine (Haut-Empire) ». Il fera aussi part de la découverte d'une rue d'une largeur de 6 mètres orientée au nord-sud (cardo) à l'ouest du puits. « Elle représente un élément remarquable mettant en évidence un axe de circulation majeur de l'extension de la cité d'Icosium. La séparation entre cet espace ouvert et les habitations est matérialisée par un imposant caniveau maçonné qui, associé à d'autres, plus petits, traduit la mise en œuvre pérenne de la maîtrise des eaux sur le site » précisera-t-il encore tout en indiquant que « la partie supérieure met en évidence, à l'instar du puits nord, le développement urbain des quartiers islamiques qui se développe à partir du XIIe siècle et ottoman ». Enfin et pour ce qui est de la fouille principale, l'orateur soulignera que cette dernière a été scindée en deux parties « pour permettre la poursuite des travaux du métro conjointement au déroulement de l'intervention archéologique ». Ainsi il révélera que sur la fouille principale, la partie sud d'une surface de 1.000 m2, a fait l'objet pour l'instant d'un dégagement du quartier ottoman avec les rues qui lui sont associées. Celui-ci met en évidence, dans la partie occidentale un quartier d'habitation et dans la partie orientale, un quartier artisanal dédié au travail du fer. M. Stiti ne manquera pas, en conclusion, de mettre en exergue que la fouille se développe en profondeur, pour atteindre les diverses strates archéologiques identifiées lors du sondage de 2009.