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Les confessions de Boudjedra
Son nouveau roman vient de paraître
Publié dans Horizons le 26 - 05 - 2014

Avec la parution chez Barzakh de « Printemps », dont la version en langue arabe devrait paraître à la rentrée, Rachid Boudjedra confirme qu'il est un des romanciers les plus prolifiques de sa génération. L'écrivain s'est montré égal à lui-même samedi dernier lors de la présentation de son livre à la librairie Omega située à l'hôtel El Aurassi. Il a évoqué pêle mêle, entouré de Sofiane Hadjadj, son éditeur, et Sid Ali Sekhri, ses passions, ses maîtres en écriture et l'actualité. Toutefois, une fois n'est pas coutume, il n'a égratigné personne se contentant d'évoquer Yasmina Khadra.« Il m'a cité à ses débuts comme une de ses sources d'inspiration mais avec ses romans policiers et d'action, nous ne faisons pas la même littérature », a-t-il affirmé. Même remarque à propos de Bendjelloun qui, dans ses livres, a le même usage immodéré de la sexualité. « Chez moi, elle est douleur et souffrance, chez lui, simple acte de jouissance ». Quant à Ahlem Mostaghanemi, « elle écrit des livres à l'eau de rose ». L'homme se dit toujours fasciné et révolté par ce qu'il appelle le « chaos du monde », car, dit-il, « le siècle est marqué par une suite de conflits, les deux guerres mondiales atroces et affreuses qui ont coûté la vie à des millions d'hommes ». Il citera aussi le Vietnam, l'Algérie, le Moyen-Orient et le sang qui coule en Afrique. « Il y a une course effrénée vers le profit, le pouvoir qui me révolte et que j'essaie de rendre de manière nerveuse et épidermique ». Autrement dit, sans la logique implacable de l'économiste, encore moins le cynisme du politique. La vie, la sexualité sont complexes. Cela explique la démarche de l'auteur qui se veut moderne dans sa manière d'écrire, de n'appréhender ses personnages bourrés de névroses. Boudjedra, pour autant, même s'il se dit fidèle au communisme et à l'internationalisme, pose un regard d'esthète et de poète sur le monde. « Un regard insolent mais affectueux », dit il. La sexualité a une grande place dans toute son œuvre ; il suffit, pour cela, de lire les deux premiers chapitres de son nouveau livre pour s'en rendre compte. L'héroïne Teldj, originaire de Mchouneche, dans les Aurès, vit une passion torride avec une Chinoise connue et aimée à Shanghai. Boudjedra, avec sa technique éprouvée, relate la vie intime de ses personnages. Il y déploie leurs réminiscences, plonge dans leur enfance, là où se nouent les complexes de chacun. L'essentiel est aussi ailleurs. Pour reprendre ses propres mots, « j'adosse ma subjectivité à une histoire objective ». Il avoue une dette pour les auteurs américains (Dos Passos, Faulkner...) ou français (Claude Simon) qui ont excellé dans le genre. Le premier faisait la part belle en recourant aux copies de journaux qui permettaient de capter les bruits du monde. Le texte de Boudjedra est parsemé aussi d'extraits d'articles de presse, de passages d'Ibn Khaldoun, de ses propres œuvres. Cela fera dire à Amine Zaoui, présent, que « Rachid Boudjedra est un écrivain atelier ». Ce dernier se dira très attaché aux grands textes de la culture arabe classique y compris le Coran et fait remarquer « que ceux-ci, contrairement à des idées reçues, abordent, sans détour, la sexualité, loin de l'hypocrisie sociale ambiante ». Interrogé sur le choix d'un personnage aux penchants condamnés par la société, il expliquera « qu'il ne mène nul combat mais il a toujours une sympathie et un intérêt pour les marginaux ». Il dit avoir puisé son inspiration « même dans son univers familial et Teldj est une personne qui s'est confiée à lui ».
Le texte et le prétexte
Les personnages de Boudjedra sont un prétexte pour une plongée dans les odeurs et les fracas du monde. Beaucoup d'événements, surtout Octobre et la décennie noire, défilent le long de ces pages ou le regard porté sur les événements du printemps arabe est désabusé. « Je récuse l'expression, dira l'auteur de « La Répudiation », car elle est de ces mots faciles et sans consistance dont raffolent les médias ». Son constat nourrit une colère car « nous vivons un désastre et les vieilles cliques reviennent avec arrogance ». Le problème des langues revient immanquablement. Il perçoit, derrière ceux qui mettent en contradiction l'arabe et le français, « un relent néocolonial ». « Nabokov a écrit dans plusieurs langues sans problèmes ». Il y voit aussi un reproche de milieux français aigris de voir un écrivain vivre à Alger, sans s'obliger à quémander reconnaissance, encore moins abuser de la brosse pour polir l'image de la France.


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