Un gouvernement d'union de transition dirigée par l'actuel Premier ministre, Rami Hamdallah, sera annoncé aujourd'hui. Soit dans les limites fixées par Hamas et Fatah, les deux mouvements palestiniens, le 23 avril dernier, quand ils ont annoncé leur réconciliation. Ce gouvernement sera le premier depuis le président Mahmoud Abbas a démis celui du Hamas en 2007. Le Fatah et Hamas auraient-ils pris conscience de l'importance de l'union dans ce contexte historique marqué par l'échec du processus de paix et l'éviction des Frères musulmans du pouvoir en Egypte ? Ils ont convenu lundi soir de la nomination de Hamdallah au poste de Premier ministre à la place de Abbas qui s'est excusé, à la mi-mai, de ne pas pouvoir accepter ce poste à cause des responsabilités qu'il assume en tant Président. Le Premier ministre de transition devra faire face à de nombreuses difficultés, à commencer par le paiement des salaires de près de 250.000 fonctionnaires (190.000 en Cisjordanie et 40.000 à Ghaza). Il devra gérer le blocus imposé à la bande de Ghaza et aux projets israéliens de colonisation notamment à al-Qods occupée, que les Palestiniens veulent ériger en capitale de leur futur Etat. D'après le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al-Malki, il ne faut pas trop attendre de cette équipe. « La mission du gouvernement (d'union) est de préparer les élections qui auront lieu d'ici six mois », a-t-il déclaré à l'agence chinoise Xinhua. « Ce qui compte est le gouvernement qui sera formé après les élections », a-t-il expliqué en affirmant ne pas attendre que le gouvernement israélien coopère avec la nouvelle équipe même si elle est formée de technocrates. « Nous nous attendons à ce qu'Israël mette des obstacles sur sa route. A nos yeux, ce qui compte est la réaction de la communauté internationale », a fait valoir Al-Malki. Le dirigeant du Fatah, Azzam al-Ahmad, en charge des discussions avec le Hamas, a rappelé que l'UE a officiellement dit aux Palestiniens que « pour parvenir à la paix et à la création d'un Etat palestinien indépendant, il fallait mettre fin à la division, et elle a annoncé qu'elle continuerait à soutenir l'Autorité palestinienne pour la construction et le développement ». « Les Etats-Unis nous ont officiellement informés qu'ils avaient levé leur veto à l'unité et qu'ils observeraient l'action et la formation du gouvernement et ne boycotteraient pas l'Autorité palestinienne », a-t-il assuré. La Chine a salué l'accord de réconciliation et appelé la communauté internationale à encourager la Palestine et à lui offrir son aide de manière constante. Pour le blocus imposé à Ghaza, Azzam al-Ahmad a affirmé que « les contacts pour le fonctionnement du terminal frontalier de Rafah se poursuivent avec l'Egypte », parrain officiel de la réconciliation palestinienne.