Les escaliers permettent de passer rapidement d'une place à une autre comme pour pouvoir rejoindre la place de la Grande-Poste de la rue Asselah-Hocine. Ces raccourcis sont, hélas, dans un état déplorable et ce ne sont pas seulement les vieilles personnes qui se plaignent de devoir souffler. D'autres piétons sont obligés de traverser au milieu des odeurs nauséabondes. Comme si les ordures qui jonchent beaucoup de rues ne suffisaient pas, il faut se pincer le nez en empruntant les escaliers. Beaucoup d'entre eux, même au cœur de la capitale , sont transformés en urinoirs à ciel ouvert. L'état d'insalubrité est tel que même les mendiants qui y prennent place ont dû quitter ces lieux pourtant discrets. L'APC d'Alger-Centre fait de son mieux pour nettoyer les lieux, mais durant la nuit, tout revient à la case départ », dira un commerçant de la rue Asselah. Un autre vendeur nous confie qu'« il y a des gens qui font leurs besoins même en plein jour ». Ce n'est pas mieux du côté des escaliers jouxtant la direction des Douanes nationales. Les lieux sont infects et l'odeur des urines empeste ce passage et fait oublier les couleurs du jardin d'à côté. La placette et le sous-sol de la Grande-Poste connaissent la même situation. Les passants qui traversent cet endroit sont toujours incommodés par les odeurs nauséabondes qui émanent du sous-sol de la placette érigée en centre commercial. Les escaliers en contrebas de l'avenue Pasteur, partie du sous-sol, ont été transformés en urinoir. Plusieurs personnes s'y laissent aller au vu de tous les passants, alors qu'il existe des toilettes dans les cafés et au niveau du tunnel des Facultés. « Les gens viennent d'un peu partout à Alger, mais ils ne trouvent aucune commodité. Moi, j'ai un parent diabétique qui s'est trouvé obligé d'entrer dans un cabinet médical. Il s'est presque fait insulter par la secrétaire d'un médecin du centre d'Alger », nous dira un citoyen. Les cafés, ou ce qu'il en reste, n'acceptent que les clients. Au tunnel des Facultés, les gens qui trouvent les deux cabinets gérés par des privés fermées après 17h font leurs besoins carrément à l'entrée du tunnel. « Que diront les étrangers s'ils venaient à passer par cet endroit ? », s'interroge un septuagénaire. « L'APC qui s'occupait de l'entretien a abandonné ces artères. La commune devait au moins installer des cabines pour éviter ce spectacle repoussant », s'indigne notre interlocuteur. Il nous fait remarquer que les sanitaires de la Grande Poste sont toujours fermés. Des lieux où se soulager manquent terriblement à Alger. Un responsable au niveau de la wilaya nous a indiqué « qu'une cinquantaine de toilettes semi-automatiques ont été déjà installées, il y a longtemps, dans plusieurs communes ». Malheureusement, pour des raisons qu'il ignore, ces urinoirs ne sont pas encore opérationnels, voire même en état de délabrement avancé. Ces toilettes publiques ont été confiées par les APC à des jeunes gérants. Elles ont été abandonnées au bout de quelques mois.