Le juge Victor Montiglio qui enquête sur «tous ceux qui ont participé à la privation de libertés» au Chili, a délivré des mandats d'arrêt contre 129 ex-agents de la Dina (Direction nationale du renseignement), la célèbre police secrète d'Augusto Pinochet, le général qui a renversé avec sa junte militaire Salvador Allende, le président élu. Il les accuse de coresponsabilité dans les violations des droits de l'Homme sous la dictature du général (1973-1990), la disparition de la majeure partie des 3.197 personnes tuées ou disparues pendant cette période et certaines opérations menées entre 1974 et 1976 par la Dina. Comme celle dite du «Condor», un plan concerté des dictatures d'Argentine, du Chili, du Paraguay, du Brésil, de Bolivie et d'Uruguay pour éliminer leurs opposants dans les années 70, du «Colombo» où 119 opposants furent assassinés en 1975 ou l'affaire dite de la «Rue de la Conférence» du 30 avril au 6 mai 1976 : les dix opposants communistes arrêtés sont toujours portés disparus. Le général Manuel Contreras, leur ex-chef, est emprisonné depuis 2005. Il a été condamné à plusieurs peines distinctes de prison à perpétuité, pour assassinats et violations des droits de l'Homme sous la dictature.