Le ministre ukrainien par intérim de la Défense Mikhaïl Koval a assuré, vendredi, que les forces de l'ordre de son pays poursuivront leur « opération spéciale jusqu'à la stabilisation totale dans la région et la restauration du pouvoir ukrainien dans les territoires libérés ». L'officier s'est réjoui que cette intervention ait permis de « libérer le sud et l'ouest de la région de Donetsk, ainsi que le nord de la région de Lougansk ». Mais sur le terrain, la situation demeure complexe et tendue. Pour Moscou, ce sont les civils qui font les frais de cette offensive. Selon le porte-parole du comité d'enquête de Russie Vladimir Markine, 35 civils ont été tués dans des tirs aux lance-roquettes contre un camion transportant des blessés et arborant un drapeau de la Croix-Rouge à Donetsk. La Russie, qui a vigoureusement réagi à l'intervention militaire contre les régions séparatistes dont elle se dit la protectrice, n'entend pas rester les bras croisés. Son ministère des Affaires étrangères a fait savoir, via un communiqué, que Moscou veut apporter une assistance humanitaire dans ces régions d'où lui parviennent des appels à l'aide. Moscou a proposé à Kiev de fournir « une aide humanitaire d'urgence » mais les responsables ukrainiens ont refusé. Ils accusent la Russie d'avoir lancé une campagne de propagande pour justifier son « agression » et de « miner la légitimité du nouveau président ».Ce développement intervient alors que les combattants des forces d'autodéfense de Donetsk retiennent toujours quatre observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), soupçonnés d'espionnage. Le maire « populaire » de la ville de Slaviansk (nord de la région de Donetsk) Viatcheslav Ponomarev a indiqué que les observateurs avaient sur eux « des équipements suspects ». Moscou qui a publiquement remis en cause l'utilité de la mission, s'est dite, hier, indignée par les appels du médiateur de l'OSCE pour l'Ukraine, le diplomate allemand Wolfgang Ischinger à « intensifier l'opération antiterroriste » dans le sud-est ukrainien ». Sur le plan diplomatique, la situation n'est pas moins exacerbée. Dans le cadre d'une tournée européenne qui le conduira aussi en Belgique et en France, le président des Etats-Unis, Barack Obama, rencontrera son homologue ukrainien ce mercredi, lors d'une visite officielle en Pologne. Selon le conseiller adjoint de sécurité nationale du président US, Ben Rhodes, ce déplacement est destiné à « assurer les pays de l'Europe de l'Est de l'engagement des Etats-Unis à défendre la sécurité de leurs alliés après la prise de contrôle de la Crimée par la Russie aux dépens de Kiev ». Le chef de la Maison-Blanche pourrait rencontrer à titre « informel » le patron du Kremlin Vladimir Poutine, ce vendredi en France, lors des commémorations du 70e anniversaire du débarquement des troupes alliées en Normandie. Selon un porte-parole de la Maison-Blanche, Poutine et Obama participeraient à un déjeuner commun et à une rencontre des dirigeants de pays invités à la cérémonie.