« Incapables » de renverser la situation sur le terrain, les Occidentaux multiplient les pressions politiques et économiques sur la Russie. Depuis la Malaisie où il clôturait son périple sud-asiatique, le président américain, Barack Obama, a répété que les nouvelles sanctions internationales qui pourraient lui être imposées, dès aujourd'hui, sont destinées à faire cesser les « provocations » de Moscou dans l'est de l'Ukraine. « Tant que la Russie suivra la voie des provocations plutôt que d'essayer de résoudre cette question par des moyens pacifiques et une désescalade, il y aura des conséquences et ces conséquences iront croissant », a-t-il prévenu. Parallèlement à la mise en garde américaine, les sept pays du G7 ont décidé, samedi, d'étendre les sanctions contre le Kremlin. Selon un responsable américain, « chaque pays déterminera quelles sanctions ciblées il veut imposer ». En outre, des diplomates des 28 pays membres de l'Union européennes vont, de leur côté, se rencontrer aujourd'hui à Bruxelles en vue d'adopter une liste supplémentaire de sanctions de « phase 2 », comme le gel des actifs et l'interdiction de voyage à l'encore de responsables russes. Parviendront-ils à faire fléchir Vladimir Poutine ? Un objectif bien loin de la réalité. C'est le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov qui l'a confirmé, en assurant, dans un entretien téléphonique avec son homologue américain John Kerry, « qu'il était indispensable de mettre en place des mesures urgentes pour arrêter l'opération militaire spéciale menée dans l'est de l'Ukraine » pour parvenir à une désescalade de la situation dans ce pays, tel que réclamé par les Occidentaux. Lavrov a, notamment, exhorté Washington à user de son influence sur le pouvoir à Kiev, à faciliter l'initiative du parti des Régions et des mouvements sociaux du sud-est visant à engager un dialogue national inter-ukrainien et à procéder à des réformes constitutionnelles. Un objectif qui contraste avec la situation à l'est russophone où les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), retenus en otages depuis vendredi, ont été déclarés, par des séparatistes pro-russes à Slaviansk, « prisonniers de guerre ». Le leader des séparatistes de la ville, Viatcheslav Ponomarev, a répété que ces derniers ne seront libérés qu'en échange de la libération de militants pro-russes arrêtés par les autorités ukrainiennes. Huit d'entre eux ont été présentés dimanche à la presse à Slaviansk tandis que les responsables de l'OSCE ont dépêché sur place une équipe de négociateurs dans l'espoir d'obtenir leur libération.