Six employés du CHU Ibn-Badis de Constantine ont été suspendus de leurs fonctions suite à l'enlèvement d'un bébé au service maternité. C'est ce qu'a annoncé, hier, le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, en marge de la séance plénière de l'APN consacrée aux débats du plan d'action du gouvernement. « J'ai eu une réunion de coordination ce matin avec les différents responsables du secteur au niveau national. Le directeur de l'hôpital Ibn-Badis était présent. Il m'a informé de sa décision de suspendre de leurs fonctions six employés de l'hôpital en attendant les résultats de l'enquête », a précisé le ministre. Parmi les personnes suspendues, il y a des médecins. A la question de savoir si celles-ci sont complices dans cet enlèvement, le ministre a répondu : « Je n'ai pas dit cela. » Il a précisé que les six employés étaient de garde ce jour-là. « De ce fait, ils ont une responsabilité à assumer », a-t-il estimé. Cependant, Boudiaf n'a pas écarté l'éventualité d'une complicité avec les ravisseurs au sein de l'hôpital. « Bien évidemment qu'il y a une complicité interne, sans cela, il n'aurait pas pu y avoir d'enlèvement », a-t-il affirmé. Pour que ce genre de délit ne se reproduise plus, le ministre a indiqué que des caméras de surveillance seront installées au niveau des établissements hospitaliers. Reste que pour lui, il est impératif de renforcer le contrôle et la vigilance, car l'installation de caméras ne suffit pas. « Lorsqu'on a l'intention de voler un bébé, on peut facilement les détruire », a-t-il noté. W. O. H. Louh instruit les autorités judiciaires d'agir avec fermeté Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, a indiqué, hier, avoir donné des instructions au procureur général près la Cour de Constantine afin d'« agir avec fermeté », en coordination avec la police judiciaire, en vue de faire toute la lumière sur les conditions d'enlèvement, dernièrement, d'un nourrisson au CHU de Constantine. Louh a affirmé, dans une déclaration à la presse, en marge d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale, consacrée au débat sur le plan d'action du gouvernement, avoir donné « ce matin des instructions au procureur général près la Cour de Constantine afin d'agir avec fermeté, en coordination avec la police judiciaire, en vue de faire la lumière sur les conditions d'enlèvement d'un nourrisson à l'hôpital de Constantine ». Le ministre a qualifié ce crime de « grave » car étant survenu dans un hôpital, suscitant ainsi l'indignation de l'opinion publique. Il a appelé les autorités judiciaires à assumer pleinement leur rôle en particulier la police judiciaire qui est appelée à rechercher les criminels et à les traduire en justice, conformément à la loi. Cet enlèvement est une affaire de sécurité publique, a-t-il indiqué, soulignant la nécessité d'intensifier les investigations menées par la police judiciaire en vue de faire la lumière sur cette affaire et rechercher le ou les criminels. Par ailleurs, le ministre de la Justice a affirmé que la mesure relative à la levée de l'interdiction de sortie du territoire algérien, « sauf décision contraire de la justice », ne concerne pas uniquement les personnes concernées par la réconciliation nationale mais tous les Algériens. Cette mesure s'inscrit dans le cadre de l'approfondissement de la réforme de la justice, prévue par le plan d'action du gouvernement notamment en ce qui concerne le respect des libertés individuelles et des droits fondamentaux du citoyen. Le secteur de la justice insistera dans son programme sur « l'édification d'un Etat de droit qui garantit l'indépendance du pouvoir judiciaire », a-t-il soutenu.