Le commandant de la GN, le général-major Ahmed Bousteila, a mis l'accent sur la nécessité de la réadaptation du dispositif mis en place afin de faire face efficacement à ce phénomène qui porte atteinte à l'économie nationale. Le patron de la gendarmerie, qui avait tenu, mardi dernier, une réunion avec l'état-major du commandement régional de l'Est, à Annaba, a demandé à ses troupes de « multiplier les actions au niveau des frontières à travers l'intensification des embuscades et des patrouilles mobiles ». Il a, également, insisté sur l'occupation du terrain et la présence permanente. « L'action de la Gendarmerie nationale doit essentiellement porter sur l'anticipation et la prévention », a-t-il dit. Selon des rapports de ce corps de sécurité, la contrebande enregistre un pic durant le mois de Ramadhan, avec des tentatives presque quotidiennes d'exporter illégalement des milliers de litres de carburant vers la Tunisie ou la Libye. La situation sécuritaire prévalant au niveau des pays du Sahel favorise l'augmentation de ce trafic hautement lucratif. De ce fait, une nouvelle cartographie de la contrebande et du trafic de drogue a été dessinée. En outre, le renforcement de la présence des forces de sécurité le long des frontières avec la Tunisie a eu pour résultat une légère baisse des saisies de carburant. Ainsi, durant les quatre premiers mois de l'année en cours, les groupements des gardes-frontières ont récupéré près de 158.000 litres de carburant, contre 188.000 litres durant la même période en 2013. Les GGF ont interpellé, dans ces opérations, 13 contrebandiers, une baisse sensible par rapport aux quatre premiers mois de l'année 2013 au cours desquels, 33 contrebandiers ont été arrêtés. Toutefois, le service régional de la police judiciaire du 5e commandement régional de Constantine a indiqué que la valeur des marchandises saisies (carburant, denrées alimentaires de première nécessité, médicaments, pièces détachées, cheptel et fripe) a sensiblement augmenté pour atteindre 56 milliards de centimes. Les produits alimentaires exportés illégalement sont particulièrement ceux subventionnés par l'Etat. Le bilan dressé par la GN fait ressortir également une baisse des affaires traitées en matière de lutte contre le narcotrafic, le faux et usage de faux et le vol de câbles téléphoniques. Pour ce qui est du trafic d'armes, le rapport a révélé la saisie de 20 armes à feu dont la plupart des fusils de chasse fabriqués dans des ateliers clandestins. Côté trafic de drogue, une quantité de 137 kg de résine de cannabis a été saisie en 4 mois. Les deux dernières années, les unités de la GN ont déjoué des tentatives d'exportation illégale, via les frontières Est et Sud-Est, d'importantes quantités de kif traité destiné à l'exportation vers le Moyen-Orient. Le service central des investigations de la GN avait identifié de nouvelles voies d'acheminement de la drogue. Il s'agit de cinq principaux itinéraires adoptés par les narcotrafiquants : la voie de Carthage, allant de Remchi, dans la wilaya de Tlemcen, à El Tarf, la voie de Ghadamès (Maghnia vers Ouargla), celle de la Tripolitaine (Oran vers Illizi), celle de Fezzan (Naâma vers Illizi) et celle de Tibesti (Tlemcen vers Illizi). Selon le rapport du 5e commandement régional de la GN de Constantine, la région Est « est la plus touchée par le phénomène de la contrebande et le trafic de carburant ». Les régions frontalières de l'Ouest sont les fiefs de ce trafic, mais l'activité s'est intensifiée ces deux dernières années, notamment à Tébessa, Souk-Ahras et El Tarf.