Les deux candidats au deuxième tour de la présidentielle en Guinée ont été invités par le président de la transition, le général Sékouba Konaté, à se rapprocher l'un de l'autre en vue d'un consensus qui faciliterait le dénouement de la crise dans ce pays d'Afrique de l'Ouest se trouvant actuellement à la croisée des chemins. Le chef de l'Etat de la Guinée où le scrutin du second tour, initialement prévu le 19 septembre, a été reporté sine die, a saisi la célébration de la fête nationale de son pays pour appeler, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé à "se rencontrer, à se parler et à comprendre que le destin des Guinéens et l'avenir du pays sont entre leurs mains". Le second tour a été reporté suite aux violences ayant mis aux prises, à six jours du scrutin, les militants des deux candidats, faisant un mort et une cinquantaine de blessés, rappelle-t-on, alors que les populations guinéennes sont toujours dans l'attente d'une nouvelle date. Ces incidents ont mis à mal le "protocole d'entente pour une élection apaisée en Guinée, dans lequel les deux protagonistes s'étaient engagés à mener une campagne politique électorale calme, dans le respect mutuel (...) afin de préserver la cohésion et l'unité du pays". Cellou Dalein Diallo du parti de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) et Alpha Condé du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) avaient également convenu de "se conformer scrupuleusement au verdict des urnes, tel qu'il résultera de la proclamation définitive des résultats du scrutin du 19 septembre 2010". Pour surmonter cette crise, le général Kunaté, fort du soutien de la communauté internationale, s'est proposé de rencontrer les deux candidats afin de discuter avec eux des "élections mais surtout d'une possible collaboration pour rétablir la confiance dans la transition et aussi pour prévenir les violences". Le général Konaté a argumenté que "ce sont eux (les candidats) qui doivent nous montrer à tous la voie à suivre. Ils ont la clé de la paix et ont les moyens de nous rassurer à propos de notre avenir car, chacun des deux candidats a la confiance d'une partie de la population". Sans occulter, le constat selon lequel "l'enjeu des élections provoque des inquiétudes", le général Kounaté a, en outre, affirmé "haut et fort" qu'aucune proposition de date pour le second tour de l'élection présidentielle ne lui a été soumise pour son approbation. "J'attends la proposition officielle et ferme de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour appeler aux urnes les Guinéens impatients d'élire leur Président tant il est vrai qu'ils ont déjà trop attendu". "D'ici là, il n'est un secret pour personne que la transition qui avait suscité beaucoup d'espoir auprès des guinéens et de nos partenaires est confrontée aujourd'hui à de nombreuses incertitudes", a-t-il ajouté. Par ailleurs, il est à souligner que le processus électoral a été perturbé par le décès du président de la CENI, Ben Sékou Sylla, remplacé sans consensus général, par Louncény Camara. Réagissant face à cette situation conflictuelle, des institutions, tels le Conseil national de transition (CNT), le Conseil économique et social (CES) et le Conseil national de la communication (CNC), ont affirmé que la solution à la crise passe par l'élection d'"un nouveau président consensuel et impartial" à la tête de la CENI.