Le représentant du Front Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari, a dénoncé, hier, à New York, l'obstruction à la tenue d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental, appelant le Conseil de sécurité à assumer toute sa responsabilité pour régler la question sahraouie. Dans son intervention devant le comité spécial de l'ONU chargé de la décolonisation, Boukhari a pointé du doigt « l'immense responsabilité de l'ONU, et donc du comité onusien de décolonisation, paralysé par le coup de force perpétré en octobre 1975, à savoir l'invasion puis l'occupation par le Maroc, comme le reconnaissent les résolutions de l'ONU ». Le Maroc « a choisi de remplacer le colonisateur européen face à un peuple qui résiste et lutte pour son droit d'exister », a-t-il affirmé. Il a observé que « si l'ONU a fini par convaincre le Maroc d'organiser un référendum, qui était prévu pour 1992, et d'accepter avec le Front Polisario les différentes options d'autodétermination, les autorités marocaines n'ont pas hésité, finalement, à proclamer unilatéralement le Sahara occidental comme partie intégrante de leur territoire ». Il a également dénoncé l'attitude du Maroc qui « continue à saper les efforts » de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU. Boukhari a, enfin, exhorté le comité onusien de décolonisation de sortir de son « hibernation ». « La paix et la stabilité dans la région, ainsi que la crédibilité du comité l'exigent », a-t-il soutenu.