Le Conseil de sécurité doit se prononcer, avant le 31 juillet, sur la question sahraouie. Le Conseil de sécurité de l'ONU reprendra demain l'examen du problème posé par l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Cependant l'avancée de la question se heurte à l'intransigeance, pour ne pas dire l'obstruction, du Maroc. Ce dossier, qui traîne depuis plus d'un quart de siècle, demeure l'un des derniers contentieux ayant pour objet une question de décolonisation. C'est uniquement de cela qu'il s'agit et l'ONU essaie d'arriver à la solution la plus équitable par laquelle le peuple sahraoui pourra se prononcer, enfin, sur son destin. Or, le Maroc n'attend, en fait, qu'une chose de l'instance onusienne et de la communauté internationale, la reconnaissance du fait accompli commis durant l'automne 1975 par l'invasion du territoire sahraoui. Les choses en sont arrivées à une telle extrémité, que le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a décidé de mettre tout le monde au pied du mur en faisant quatre propositions pour sortir de l'impasse, dont l'une consiste en le retrait pur et simple des Nations unies. En avril, le Conseil de sécurité a ainsi prorogé de trois mois la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) dont l'échéance arrive à terme le mercredi 31 juillet. Aussi, le Conseil de sécurité devra-t-il se prononcer avant cette date butoir. Mais encore une fois le Conseil est confronté à l'intolérance des Marocains qui exigent que la question soit discutée dans le seul cadre de «la souveraineté» marocaine, alors que seul un référendum peut déterminer si le Sahara occidental est marocain. Rabat s'accroche au projet d'accord-cadre, rejeté par le Front Polisario. Accord-cadre, qui, s'il venait à être entériné, constituerait une grave entorse aux droits des peuples colonisés, à l'autodétermination comme l'énonce la résolution 1514 de l'ONU. Le projet de résolution présenté par les Etats-Unis, dans le contexte du projet de l'accord-cadre a été rejeté par le Polisario, qui dénonce la tentative de passer outre aux textes onusiens sur les droits des peuples à s'autodéterminer. Le projet américain, amendé par une proposition russe, sera examiné demain par le Conseil de sécurité qui aura à se prononcer sur le maintien ou non de la Minurso. Dans une lettre au président en exercice du Conseil de sécurité, le Britannique Jeremy Greenstock, l'ambassadeur algérien auprès de l'ONU, Abdallah Baali, estime, à propos de la nouvelle mouture du projet de résolution qui sera à l'examen du Conseil demain, que «la mission permanente d'Algérie considère qu'il s'agit d'une approche prometteuse qui mérite d'être encouragée en ce qu'elle s'inscrit dans le cadre de la légalité internationale et de la doctrine des Nations unies en matière de décolonisation, qu'elle se fixe pour objectif d'assurer la tenue d'un référendum d'autodétermination authentique au profit du peuple sahraoui, et qu'elle est de nature à permettre au Conseil de sécurité de continuer d'oeuvrer, dans l'unité et la cohésion retrouvées, à la promotion d'une solution politique mutuellement acceptable au conflit du Sahara occidental». La question du Sahara occidental, quoique puisse en dire Rabat, demeure un problème de décolonisation et doit être traitée par l'instance onusienne en tant que telle. Il apparaît, selon les échos qui parviennent de New York que le Conseil de sécurité allait opter pour une nouvelle prolongation du mandat de la Minurso qui serait prolongé jusqu'au 31 décembre prochain. Le temps pour les deux parties - le Maroc et le Front Polisario - de trouver un terrain d'entente qui respecte la légalité internationale.