Institution de la République créée en 1993, le Conseil national économique et social (Cnes) est un organe consultatif de dialogue et de concertation dans les domaines économique, social et culturel. Il émet des avis par lesquels il participe à l'administration du pays. En tant que force de proposition dans différents domaines et d'interface entre la société civile et l'Etat, le Cnes œuvre à la promotion de la bonne gouvernance. Il remplit sa mission de consultation auprès des instances politiques nationales, et devrait éclairer par l'analyse et la confrontation des points de vue, les choix politiques du gouvernement sur les questions portant sur le développement économique et social. Or, pour continuer d'exister, le Cnes a été contraint ces dernières années de s'autoalimenter par des auto-saisines qui représentent la quasi-totalité de ses travaux. Il est rarement sollicité et ses avis et conseils demeurent parfois lettre morte en dépit de la richesse d'enseignement qui caractérise ses synthèses et la pertinence de ses recommandations. Aussi, à la faveur de la révision de la loi fondamentale qui vise « à consacrer une plus grande convergence afin de susciter l'adhésion la plus large pour relever les défis et faire face aux enjeux auxquels est confrontée la nation », le Cnes pourrait jouer un rôle important dans l'atteinte de cet objectif et devrait renforcer son rôle d'instrument et d'analyse pour devenir une représentation crédible de la synthèse sociétale. Pour remplir cette mission et participer à l'important travail de reconstruction et de développement économique et social du pays tel qu'il est annoncé dans le plan d'action du gouvernement pour la mise en œuvre du programme du président de la République, le Cnes devrait être l'incarnation constitutionnellement consacrée de la démocratie consultative au sein du système institutionnel algérien. Dans cette perspective, le Cnes devra être constitutionnalisé. Les domaines de ses compétences devront concerner tous les aspects de développement économique, social et culturel et environnemental. Il doit donner son avis sur toutes les questions portées à son examen par le président de la République, le gouvernement, le Parlement ou toute autre institution publique. Le gouvernement et le Parlement ont l'obligation, quand ils sont saisis, de donner une suite aux avis et rapports formulés par le Cnes.