Intervenant une semaine après les assises nationales de la santé, ce regroupement de formation destiné aux cadres gestionnaires d'établissement sanitaire, aux directeurs, sous-directeurs et gestionnaires financiers de structure sanitaire se veut un point de départ pour mettre de l'ordre dans le secteur de la santé, lequel subit les conséquences d'une gestion anarchique qui demeure bien en deçà des aspirations du personnel médical et des attentes des citoyens. Pour le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, la situation doit impérativement changer. « Nous comptons énormément sur cette université, la première du genre depuis d'indépendance. Elle est la résultante d'un long travail d'inspection au terme duquel nous avons conclu qu'il est temps de mettre un frein à la situation qui prévaut dans nos hôpitaux », a souligné le ministre. Il a, à l'occasion, rappelé que cette rencontre vient en application de l'instruction du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, pour la reconsidération du service public qui ne répond pas aux objectifs fixés en dépit des dépenses faramineuses qui lui sont consacrées. Boudiaf a évoqué les mesures urgentes pour faire sortir la gestion du secteur de sa léthargie et l'organiser en fonction des attentes des citoyens. C'est ce qui explique l'importance de la formation des gestionnaires, qui sera d'un apport considérable dans la restructuration prévue dans le cadre du décret portant circonscription sanitaire comme prélude à l'application en 2015 de la loi sanitaire. Au terme de cette formation accélérée de cinq jours, les gestionnaires sont appelés, dans un premier temps, à élaborer des projets d'établissement, selon la spécificité de leurs régions respectives. Le projet d'établissement définit la politique de développement du service public dans la structure sanitaire conformément à la situation épidémiologique locale. En clair, ils sont appelés à mettre en place un organigramme qui tienne compte de la particularité de chaque région. Les gestionnaires présents reconnaissent que ce genre de projet a toujours fait défaut puisque la gestion se fait de manière presque aléatoire. De leur avis, un tel projet leur permettra d'élaborer un tableau de bord de gestion pour une meilleure maîtrise des données et la rationalisation des dépenses. Au-delà du déficit en ressources humaines en matière de gestion, certains responsables déplorent le non-suivi des démarches entreprises pour l'amélioration du service public dans les structures sanitaires et la non-prise en compte des doléances des patients.