La session ordinaire du comité central du FLN s'est tenue, hier, à l'hôtel El Aurassi sous haute tension. Une instruction a été donnée pour qu'aucun redresseur ne soit de la partie, hormis ceux ayant reçu des invitations de la direction. Abdelaziz Belkhadem, ex-secrétaire général du FLN, a créé la surprise en arrivant avant l'entame des travaux. Lui aussi n'a pas pu accéder aux lieux de la rencontre, au même titre que les autres opposants, en raison de sa position vis-à-vis de l'actuel patron du parti, Amar Saâdani, qu'il accuse d'avoir « confisqué le poste ». Au moment où Saâdani entamait son discours inaugural, les redresseurs se sont regroupés dans le hall de l'hôtel et ont tenté de tenir une réunion parallèle pour crier « à l'illégitimité de Saâdani et plébisciter Belkhadem comme futur secrétaire général du FLN ». D'emblée, Saâdani, qui est intervenu devant plus de 272 membres du comité central, a regretté ces agitations et la situation dans laquelle se débat sa formation, « qui a tout donné à ses enfants ». Selon lui, cela porte atteinte à l'image du FLN. Il regrettera cet état de fait et promettra de remettre sur les rails son parti afin qu'il demeure à jamais « la locomotive de la scène politique nationale ». A l'endroit de ceux qui remettent en cause sa légitimité, Saâdani lance : « Le comité central a tranché la question de la direction du parti. Ceux qui veulent que le FLN fasse machine arrière et replonge dans la crise se trompent. » Et d'enchaîner : « La crise nous empêche d'avancer. Ma priorité est la préservation de l'unité du parti sans marginaliser personne. » Le leader du FLN promet d'aller vers un congrès rassembleur qui n'écarte personne et qui consacre l'avis de la base et non celui de la direction. Il dira que l'anarchie ne sert pas le parti et la majorité doit être respectée par la minorité, comme le stipulent les statuts du parti. Et de mettre en garde : « Laisser perdurer cette situation serait un crime commis contre le FLN. » Avant de conclure cette session du CC qui fut très courte, Amar Saâdani a rappelé à Belkhadem qu'avant de se présenter au poste de SG, il l'a d'abord consulté. « Belkhadem m'avait dit qu'il serait avec moi à condition que j'écartes tous les ministres. Et aujourd'hui, il me parle de légitimité ». Et de s'interroger sur l'objectif des opposants : « Que veulent-ils ? Un nouveau SG tous les six mois ? » Pour justifier l'interdiction faite à Belkhadem d'accéder à la salle alors qu'il était en possession d'une invitation, Saâdani dira qu'il n'est pas venu seul ; allusion aux autres opposants. Sur sa lancée, il a rappelé à son désormais frère ennemi que sa légitimité émane de Djelfa et non de la base. « Il l'avait confisquée », tonne-t-il, avant de s'en prendre à Abderrahmane Belayat qui était dans le hall et qui voulait prendre part à la session du CC. Et de s'interroger sur « cette question de coordinateur à vie ». Pour clore ce chapitre, Saâdani a rappelé que le SG est élu pour un mandat de cinq ans. « C'est ce qui est dit dans les statuts du parti. » Il affirme que le temps du monopole est révolu et que lui aussi peut être écarté de la tête du parti par les membres du comité central s'il fait preuve de velléités d'autoritarisme. « Je vous promets que le FLN arrivera au pouvoir. Basta les arrivistes », lance-t-il. Clin d'œil à l'ANP La session du CC est l'occasion de faire du parti « une formation dynamique et moderne », indique Saâdani qui annonce l'installation officielle de la commission de préparation du 10e congrès qui aura lieu au premier trimestre de 2015. Il a été également question, au cours de cette session, d'enrichir les propositions du FLN sur la révision de la Constitution. Saâdani souligne que son parti sera reçu le 26 juin par Ahmed Ouyahia. A ce propos, il réaffirme que la position du FLN est constante en ce qui concerne son soutien au président de la République. Il rend, à l'occasion, hommage à l'Armée nationale populaire qui a « grandement contribué à la stabilité du pays ». Et de rappeler que l'appel du FLN à une révision constitutionnelle est loin d'être « une ambition partisane, mais une nécessité de l'heure inscrite dans une vision stratégique visant l'assainissement de la vie politique ».