Le président afghan Hamid Karzaï tend, après neuf ans de guerre, la main aux taliban. Le Haut Conseil national de paix qu'il a mis en place aurait pris des contacts avec les taliban pour mettre fin à la guerre. «Il ne s'agit pas d'un contact officiel régulier avec les taliban, avec une adresse fixe, mais plutôt de contacts personnels non officiels, qui ont lieu depuis un bon moment», explique le président afghan sur la chaîne américaine CNN espérant «pouvoir démarrer le plus tôt possible» ces pourparlers «au niveau de la communauté et aussi au niveau politique». La prise en charge de ces pourparlers par le Conseil national que dirige l'ex-président Burhandine Rabani vient d'essuyer les premières salves. Des taliban démentent les déclarations du président afghan sur les «pourparlers secrets de haut niveau» qui auraient abordé, selon le Washington Post, plusieurs sujets, dont l'octroi de postes au gouvernement pour des dirigeants talibans et le retrait des forces américaines et de l'Otan déployées dans le pays. Dans un communiqué, ils ont qualifié les propos de M. Karzai de « propagandes sans fondement» et «guerre psychologique régulière». Ils ne négocieraient pas, disent-ils, tant que les forces étrangères n'auront pas quitté l'Afghanistan. Les taliban ont rappelé leur position selon laquelle ils ne négocieraient pas tant que les forces étrangères n'auront pas quitté l'Afghanistan. L'instance afghane chargée d'établir par le président de mettre fin à la guerre, a appelé jeudi l'Otan à cesser ses opérations dans les régions où des taliban seraient prêts à négocier. L'Alliance atlantique qui laisse des dirigeants taliban se rendre à Kaboul pour prendre part aux discussions «très préliminaires» avec le gouvernement estime qu'elle doit poursuivre ses opérations militaires pour «maintenir la pression», dixit son secrétaire général Anders Fogh Rasmussen. Comme les Etats-Unis et le Pakistan, l'OTAN qui affiche sa disponibilité à «faciliter» les pourparlers en vue d'une réconciliation, refuse de souscrire aux exigences "maximalistes" des taliban : départ des 152.000 soldats étrangers d'Afghanistan, contrôle de plusieurs provinces et intégration d'éléments de la charia dans la constitution afghane.