Objectifs n Le président afghan Hamid Karzaï a confirmé hier, dimanche, les pourparlers secrets avec les talibans engagés «depuis un bon moment» dans le but de mettre fin à la guerre, qui dure depuis neuf ans. «Nous avons parlé avec les talibans de compatriote à compatriote», a répondu M. Karzaï à une question posée lors d'une interview à la chaîne américaine CNN, lui demandant son avis sur un article du ‘Washington Post' faisant état de «pourparlers secrets de haut niveau», entre les talibans et le gouvernement afghan. «Il ne s'agit pas d'un contact officiel régulier avec les talibans, avec une adresse fixe, mais plutôt de contacts personnels non officiels, qui ont lieu depuis un bon moment», a-t-il déclaré, selon des extraits révélés hier, dimanche, de cette interview qui doit être diffusée ce lundi. Toutefois, le président Karzaï a affirmé que ces pourparlers secrets de haut niveau vont se poursuivre jusqu'à prendre une forme officielle, afin de trouver les moyens de mettre fin à la guerre par la négociation. «Maintenant que le conseil pour la paix existe, ces pourparlers vont continuer de façon officielle et plus rigoureuse, je l'espère», a ajouté le président Karzaï sur CNN, faisant référence au Haut Conseil pour la paix, destiné à ouvrir le dialogue avec les insurgés. Formé de 68 membres choisis par le président Karzaï, ce conseil a été créé par une conférence nationale en juin et inauguré le 7 octobre dernier. Hier dimanche, l'ancien président afghan Burhanuddin Rabbani a été élu à sa tête. Le président Karzaï a souligné sur CNN qu'il n'y avait «pas de contact officiel avec une entité reconnue qui se rapporterait à un organe des talibans et ferait le va-et-vient régulièrement avec nous». «Cela ne s'est pas encore produit et nous espérons que nous allons pouvoir démarrer cela le plus tôt possible», a-t-il ajouté. «Mais des contacts ont eu lieu, bien sûr, avec plusieurs éléments du gouvernement afghan, au niveau de la communauté et aussi au niveau politique», a assuré M. Karzaï. Selon le ‘Washington Post', parmi les sujets abordés lors des pourparlers figurent l'octroi de postes au gouvernement pour des dirigeants talibans et le retrait des forces américaines et des autres pays de l'OTAN. Les représentants du réseau radical Haqqani, visés récemment par les raids de drones américains, n'ont pas participé aux pourparlers, selon le journal. Interrogé sur ces informations, le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, avait refusé de se prononcer directement mais indiqué que les Etats-Unis soutenaient la perspective d'un dialogue entre les talibans et le gouvernement Karzaï.