Cette mosquée qui, selon les inscriptions transcrites sur la devanture de l'édifice, plus précisément au-dessus de la porte d'accès, a connu trois phases d'évolution. Elle fut construite puis reconstruite et enfin réhabilitée. Située à l'angle de la rue des frères Bachara et Abdelhamid-Roudne (ex-rue Kléber), cette mosquée a été fondée en 941 de l'année hégirienne (1534 après J.C.) sur l'ordre du caïd Safar Ben Abdallah. Le caïd Safar d'origine chrétienne s'était converti à l'Islam et avait été promu général par Kheïreddine Barberousse. Elle fut reconstruite par Baba Hassan en 1791, en se référant au schéma et plan de la mosquée Ketchaoua. Une des inscriptions nous apprend que le monument fut construit en un temps record de neuf mois. Une autre épigraphe indique que le Dey Hussein la rebâtit en 1827. A l'origine, Djamaa Safir était érigé sur la partie haute de La Casbah qu'on appelait « El Djebel ». A l'époque, l'édifice était considéré comme étant à l'extérieur d'Alger. Le quartier où elle se trouve était alors un lieu presque inhabité, loin de l'activité de la cité qui grouillait comme une ruche. L'apparition plus tard des habitations venues se greffer tout autour, l'ont noyée dans la citadelle. Seule Djamaâ Sidi Ramdane surplombera La Casbah. Cette mosquée est remarquable par sa coupole octogonale, ses colonnes anciennes et son mihrab tapissé de jolies faïences persanes. Le minaret est réalisé selon un plan octogonal d'origine orientale, mais qui commence à influencer le style maghrébin. Les terrasses des galeries qui entourent la coupole centrale reposent sur des voûtes d'arêtes de construction plus simple et d'un meilleur effet. Seul le mihrab introduit une note de richesse et de couleur par son ornement en céramique.