Un séminaire a été organisé à M'sila pour débattre du problème de l'envasement des barrages. La situation est-elle aussi alarmante ? Le parc des barrages est composé de 72 grands ouvrages. Sur les 72, 14 présentent un problème d'envasement. Un programme ambitieux a été mis en place pour réhabiliter une partie de leurs capacités. La solution pour les barrages en exploitation, ce sont les méthodes curatives. Actuellement à travers le monde, il n'existe qu'une seule méthode, celle d'extraire cette vase à l'aide de pompes en utilisant de l'eau. C'est ce qu'on fait actuellement au niveau du barrage Ksob à M'sila et celui d'El Gherza (Biskra). La situation n'est pas aussi alarmante. Mais le problème, c'est que l'Algérie est un pays semi-aride et ses potentialités sont limitées. Prenons le cas du barrage de Ksob. Il n'y a aucune autre possibilité d'avoir une autre retenue dans la région. Donc, l'obligation de conserver ce barrage est une préoccupation nationale. Les barrages sont les principales ressources pour l'irrigation et pour assurer l'eau potable aux agglomérations. Nous n'avons pas d'autre solution. C'est pour ça que nous avons cette obligation de les entretenir. Le taux d'envasement à l'échelle nationale est d'environ 13%. Les quatorze barrages ont atteint des niveaux d'envasement de 50%, voire 60%. On estime que cet envasement nous fait perdre une capacité équivalente à 1% du coût de l'investissement mobilisé. Pour le prochain quinquennat, il y a un effort de l'Etat pour pérenniser la réhabilitation des anciens barrages et travailler en amont pour la protection et la maintenance de ces structures. Ce séminaire a été une occasion pour rappeler que peut-être dans cinq, dix ou vingt ans, on va avoir un sérieux problème d'envasement. C'est pour cela qu'on se prépare à y faire face. Le dragage est la solution la plus recommandée. C'est le cas du barrage Ksob à M'sila. On va dévaser 1,2 million de mètres cubes comme première tranche qui sera suivie d'une opération de 10 millions de mètres cubes. C'est-à-dire la réhabilitation du barrage à 100% pratiquement. Sur les cinq ans, il y a 45 millions de mètres cubes de vase à extraire. Cette action sera accompagnée par la dotation de l'agence d'une filiale de dévasement qui s'occupera des barrages dont le dragage n'est pas soumis à la sous-traitance. L'ANBT va s'équiper de dragues et mener des entretiens permanents dans tous les barrages. Il faut savoir qu'une fois la vase extraite, elle est entreposée dans des sols inappropriés. Actuellement, la vase est rejetée dans des bassins construits à cet effet. On choisit des terres arides inexploitables soumises au préalable à une étude d'impact très sérieuse sur l'environnement. A titre d'exemple, pour le barrage d'El Ksob, des études ont été menées pour rechercher des zones de rejet de manière à diminuer au minimum les effets sur l'environnement. En outre, la vase de la majorité des barrages algériens est d'une très bonne qualité. On peut la réutiliser pour la revalorisation des terres. On peut même l'utiliser dans la fabrication des briques ainsi que dans la poterie ».