Un spectacle de qualité offert par la compagnie française de théâtre, « Passeurs de mémoire » au festival international du quatrième art qui se tient en ce moment au TNA (Théâtre National Algérien) Dix comédiens sur scène font revivre l'odieuse période coloniale en sa période la plus faste qui est le centenaire de la célébration de la prise d'Alger en 1830. Ces dix comédiens recréent l'ambiance euphorique des Européens d'Algérie, fiers de leur domination sur la terre algérienne considérant que cette terre conquise définitivement et sans appel, sera la leur jusqu'à la fin des temps. C'est pour tourner en dérision cette impression loin de mille lieux de la réalité que la pièce jouée ce vendredi en soirée au TNA s'intitule, « Folies coloniales ». Cette pièce est l'œuvre du metteur en scène Dominique Lurcel. Elle est toute récente puisqu'elle date de 2008. Malgré son esprit contre l'opinion majoritaire en France glorifiant encore le passé colonial, cette pièce est jouée dans la banlieue parisienne à guichets fermés. Elle en est à sa trente-cinquième représentation « C'est d'ailleurs la loi encensant ce passé qui a été pour moi l'origine de l'écriture de «Folies coloniales», s'insurge Dominique Lurcel. Il est était déjà dans son jeune âge un farouche opposant à la guerre d'Algérie. Il est né en 1943, il avait dix sept ans à l'époque. Dominique Lurcel se donne d'ailleurs pour mission de dénoncer ces dérives du colonialisme. Il le fait dans des pièces intitulées Nathan le sage ou l'Exception et la règle'', inspires de Bertold Brecht. Il poursuit les données de ce message dans une pièce qu'il prépare pour le mois de mars de l'année prochaine avec pour sujet le journal de Mouloud Feraoun. «Cette pièce sera interprétée par un seul comédien sous forme de monologue », précise Dominique Lurcel. C'est d'ailleurs par une citation de 1955 de Mouloud Feraoun encore en vie, assassiné en mars 1962, sagesse démontrant l'échec du colonialisme que se termine l'épopée grotesque et sans lendemain de la pièce, «Folies coloniales». La musique de cette pièce est une composition originale de Ronan Maillard. Quant à Dominique Lurcel, il a dû compulser une documentation considérable pour recréer cette époque de 1930 et rappeler cette mémoire douloureuse du passé colonial de l'Algérie où les Algériens étaient des ombres.