La déclaration de la politique générale du gouvernement prévue pour la fin de la semaine est une activité ordinaire du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, affirme le vice-président de l'Assemblée populaire nationale, Seddik Chihab. « M. Ouyahia est un bosseur. Il rentre au bureau à 6h du matin et en sort à 22h et il communique lorsque le besoin se fait sentir », a-t-il dit hier lors de son intervention à l'émission Politique de la chaîne III de la radio nationale. M. Chihab, membre du Bureau national du RND, affirme aussi que la réunion du SG du parti avec les groupes parlementaires est une rencontre ordinaire qui s'inscrit dans le cadre des concertations sur les réalités du terrain. Cependant, « les députés qui s'oublient parfois ont besoin d'être rappelé à l'ordre par le SG du parti pour les motiver à honorer leurs engagements », ajoute-t-il. «NOUS N'AVONS PAS BESOIN QUE LA FRANCE NOUS DEMANDE PARDON» A propos de loi sur la criminalisation du colonialisme, une initiative d'un groupe de députés, M. Chihab indique que son parti est tout à fait d'accord avec les propos du président de l'APN, Abdelaziz Ziari. « Nous n'avons pas besoin que la France nous demande pardon. Nous l'avons vaincue. D'ailleurs, la guerre de libération a changé les donnes de l'époque. Nous pensons qu'il faut regarder vers l'avenir », explique-t-il la position du RND en donnant l'exemple du Vietnam qui a subi les colonialismes français et américain alors que ces deux superpuissances sont actuellement ses plus grands partenaires économiques. « Pourquoi on n'évoque pas les mesures souveraines prises par le gouvernement tel l'article 42 de la LFC 2010 qui interdit toute transaction aux étrangers des biens immobiliers qui ont été intégrés dans le domaine des biens de l'Etat », souligne-t-il. En effet, l'article 42 de cette loi frappe de nullité toute transaction sur des biens immobiliers nationalisés, étatisés ou abandonnés par leurs propriétaires. Elle ordonne aussi que tous ces biens seront versés au domaine privé de l'Etat. Aussi des peines de prison et des amendes sont prévues pour sanctionner les contrevenants à ces dispositions. «L'ALLIANCE PRÉSIDENTIELLE A DE BEAUX JOURS DEVANT ELLE» L'invité de la radio a tenu à rappeler que le RND est un parti nationaliste qui a un regard vers l'avenir. « On fait partie de la même famille nationaliste que le FLN sauf qu'on est moderniste », dit-il. Pour M. Chihab, l'alliance présidentielle a encore de beaux jours devant elle. Il nie, entre autres, toute volonté de retour aux méthodes de gestion du parti unique ou de tuer la scène politique. « Le pluralisme est arrivé, en Algérie, à un point irréversible. Par notre alliance, nous voulons donner un exemple de constitution de pôles. Nous avons constitué le nôtre dans l'objectif d'instaurer la stabilité dans l'exécutif. Les autres formations peuvent constituer un second pôle politique », développe-t-il. Par ailleurs, M. Chihab s'est exprimé contre une révision de la loi électorale, considérant que les blocages des APC trouveront leur issue dans le nouveau code communal. «LE TERRORISME DE L'AQMI AU SAHEL EST UNE AFFAIRE PRÉFABRIQUÉE » Selon M. Seddik Chihab, la lutte annoncée par les superpuissances contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le Sahel est une affaire préfabriquée de toutes pièces parce que cette région les intéresse bien avant le prolongement du terrorisme. « C'est une vaste région de trafic et de contrebande. Pour les superpuissance, les combat contre le terrorisme c'est l'arbre qui cache la forêt », fait-il remarquer. Le représentant du RND indique aussi que la réunion du Groupe d'action contre le terrorisme des pays du G8 (GACT) tenue à Bamako est une ingérence dans les affaires d'une région où les pays ont les moyens de combattre le terrorisme. « L'Algérie a fait ses preuves dans le domaine. Alors que chez d'autres, il existe une volonté de déstabiliser la région. Et puis, poursuit M. Chihab, la participation du Maroc est inexpliquée du moment que ce pays n'a pas de frontière dans la région sauf si on veut nous imposer de considérer le Sahara occidental comme un territoire marocain ». « C'est inadmissible », conclut-il.