Les funérailles de Mohammad Abou Khdeir, l'adolescent palestinien kidnappé et tué mardi soir à al-Qods occupée, se sont déroulés, hier, sous un important dispositif sécuritaire israélien, pour éviter tout dérapage à cause de cet acte de vengeance survenu après la découverte, lundi dernier, des corps de trois étudiants israéliens enlevés le 12 juin dans le sud de la Cisjordanie. Parallèlement, l'accès à l'esplanade des Mosquées a été restreint, hier, aux hommes âgés de plus de 50 ans sans appliquer la même mesure aux femmes. Selon un communiqué de la police israélienne, des milliers de policiers ont été déployés pour maintenir la sécurité. Ce climat de forte tension était prévisible. De violents affrontements ont opposé, toute la journée de jeudi et la nuit de jeudi à vendredi, des jeunes Palestiniens, lançant des pierres et des cocktails Molotov, à des policiers israéliens tirant des balles en caoutchouc dans de nombreux quartiers de la ville sainte. Plus de 230 personnes ont été blessées dans ces violences, dont 6 par des tirs à balle réelle. L'armée israélienne a, par ailleurs, effectué un renfort limité des réservistes aux abords de la bande de Ghaza d'où sont lancées des roquettes en représailles au meurtre dénoncé par la communauté internationale tout comme celui des trois jeunes juifs que les dirigeants israéliens veulent imputer au Hamas, un acte que ce dernier a nié. Le spectre d'une opération militaire d'envergure contre l'enclave palestinienne plane toujours. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réuni, dernier, son cabinet de sécurité pour discuter de la riposte anti-Hamas. « Nous sommes prêts pour deux options dans le Sud : soit les tirs contre nos communautés cessent et nos opérations cesseront aussi. Soit ils continuent et les renforts en place agiront avec force », a toutefois menacé le Premier ministre israélien. La branche militaire du mouvement islamiste a répondu en accusant l'occupant d'« attiser le feu de la confrontation » que même des experts militaires israéliens ne conseillent pas, estimant préférable de laisser Hamas contrôler la situation sécuritaire à Ghaza plutôt que de prendre le risque de le voir remplacé par des organisations islamistes bien plus radicales, de plus en plus menaçantes dans la région.