« Il faut que nous arrivions à organiser la grande distribution dans notre pays en ouvrant un grand nombre de grands marchés et de marchés de gros. C'est à travers ces mécanismes que nous pourrons réguler le marché du détail et jouer sur l'inflation », a précisé Benyounès en marge d'une visite d'inspection menée conjointement avec le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelwahab Nouri, dans les wilayas d'Alger et de Blida. Benyounès soutient que la « non-organisation de la grande distribution est un facteur qui a favorisé l'inflation ». Le même constat a été établi par Abdelwahab Nouri qui a affirmé que la disponibilité de tous les produits agricoles et des viandes durant le mois de Ramadhan est le résultat d'une bonne production. « Au marché de gros de Bougara, tous les produits sont disponibles et en grande quantité, mais malheureusement, ils n'ont pas trouvé preneurs ces derniers jours, ce qui fait que les marchands se plaignent des pertes occasionnées. Ce constat prouve qu'il y a une bonne production agricole et en quantité suffisante », a précisé le ministre. « Après avoir amélioré la production, notre prochain défi sera celui d'organiser les marchés. Cela ne peut se faire qu'à travers la création de marchés de gros aux normes et qui répondent aux besoins des producteurs et des consommateurs en même temps », a souligné Nouri. Reste que la disponibilité des produits a fait baisser les prix dans les marchés de gros, mais n'a eu aucun impact sur les marchés de détail où les prix ont flambé. « Il nous reste juste à maîtriser la relation entre les commerçants de gros et les détaillants. Nous allons mener une réflexion avec le ministère du Commerce pour trouver une solution. A priori, tout passe par la mise en place d'une bonne organisation des marchés », a indiqué le ministre de l'Agriculture. « Nous devons donner une plus grande importance aux espaces commerciaux de manière à leur permettre de contenir cette importante quantité de produits », a-t-il ajouté. A propos du contrôle des prix, le ministre du Commerce a indiqué que son département a mobilisé 7.000 agents composant 3.500 équipes chargées de contrôler la qualité des produits vendus sur les étals. Ces agents sont mobilisés durant le mois de Ramadhan et l'été. Après une virée au marché de gros de Bougara et au siège de Proda à Hussein Dey, les deux ministres se sont dirigés vers le port d'Alger pour s'enquérir des procédures de contrôle des marchandises importées. Un peu plus de un million de tonnes de marchandises transite par le port d'Alger par an. Le problème de l'insuffisance d'agents de contrôle a été relevé, vu que le port dispose de trois inspecteurs vétérinaires en plus des 9 inspecteurs aux ports secs et 17 entrepôts. « Tous les produits importés de l'étranger, notamment alimentaires, sont soumis à un contrôle rigoureux de la part des ministères de l'Agriculture et du Commerce, car cela concerne, en premier lieu, la santé des Algériens », ont indiqué les deux ministres.