Le Koweït, qui assure actuellement la présidence tournante de l'organisation panarabe, a demandé cette réunion d'urgence « pour discuter de la détérioration de la situation dans la bande de Ghaza », a indique Aziz Rahim Al-Daihani, son représentant permanent au siège de la Ligue au Caire. Sous prétexte d'une riposte aux salves de roquettes de Hamas qui n'ont fait aucune victime, l'armée israélienne, qui a initié « Protective Edge » (haie de protection), une offensive militaire, bombarde depuis la nuit de lundi à mardi l'enclave palestinienne. Bilan des 2.000 raids barbares : 127 morts palestiniens, ont 37 enfants, 20 femmes et 18 personnes âgées, 900 blessés, dont 150 femmes et 220 enfants. Le ministère palestinien de la Santé rappelle l'autre tragédie : le manque de services médicaux fournis par les hôpitaux dans la bande de Ghaza, qui doit encore faire face à la menace d'une agression militaire terrestre, ouvertement exprimée par le général Benny Gantz, le chef d'état-major de l'armée israélienne. « Nous préparons les prochaines étapes de l'opération pour que les forces soient prêtes à entrer sur le terrain », dit-il estimant que son aviation « a porté atteinte significativement aux capacités du Hamas ». Le secrétariat général de l'Union du Maghreb arabe (UMA) a dénoncé, vendredi, avec la plus grande vigueur, l'agression israélienne et réitéré sa position ferme à la cause palestinienne, sa totale solidarité avec le peuple palestinien et son soutien dans sa lutte pour recouvrer ses droits nationaux légitimes et l'établissement de son Etat indépendant avec El Qods-Est pour capitale. L'UMA a appelé la communauté internationale et l'ONU à intervenir d'urgence pour obliger l'agresseur israélien à arrêter immédiatement ses opérations militaires et à accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la cause palestinienne. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme a exprimé sa préoccupation de l'agression militaire israélienne. La haute-commissaire aux droits de l'Homme, Navi Pillay, qui estime que « le gouvernement d'Israël doit prendre toutes les mesures possibles pour assurer le plein respect des principes de distinction, de proportionnalité et de précautions lors des hostilités, conformément au droit humanitaire international », a réitéré l'appel lancé par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, pour la conclusion d'un accord de cessez-le feu. Tony Blair, l'émissaire du quartette pour le Proche-Orient, est arrivé au Caire, hier, pour tenter de trouver une solution à ce conflit avec des responsables égyptiens. Ces derniers affirment s'être entretenus avec toutes les parties mais se sont heurtés à l'entêtement des protagonistes. « Aucune pression internationale ne nous empêchera de frapper les terroristes qui nous attaquent », a déclaré Benyamin Netanyahu, à Barack Obama, prêt à utiliser les réseaux des Etats-Unis au Proche-Orient pour « essayer de parvenir à la fin des tirs de roquettes à partir de Ghaza » et aux 34 ONG internationales, dont Oxfam, Care ou Action contre la faim, qui appellent à un cessez-le-feu et au respect des droits de l'Homme dans la bande de Ghaza avant une escalade aux conséquences incommensurables pour la paix et la stabilité au Proche-Orient. « Nous arrêterons l'opération lorsque les tirs de roquettes contre Israël cesseront », dit-il. Les Brigades al-Qassam, aile militaire du Hamas, ont annoncé leur intention de s'en prendre à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv. « Compte tenu des attaques d'Israël contre les habitants de la bande de Ghaza, la branche armée du Hamas a décidé de répondre à l'agression israélienne et nous vous mettons en garde contre la desserte de l'aéroport Ben Gourion qui sera l'une de nos cibles aujourd'hui car il abrite également une base militaire », ont-elles annoncé vendredi dans un communiqué.