Rodée à la solidarité et au soutien aux démunis, Mme Saïda Benhabylès a, dès son installation à la tête du CRA, apporté sa touche personnelle. Pour elle, il ne s'agit pas de couffins qu'il faut distribuer à l'occasion du mois sacré mais de développer une culture de la solidarité à travers des actions concrètes. Les personnes qui croient en cette valeur ancestrale seront associées à cette démarche. Le ton a été donné par la présidente de l'Association de la femme rurale et néanmoins ex-ministre de la Solidarité et ex-sénatrice, même si cela a bousculé certaines « traditions » au sein du CRA. Cela a même suscité des grincements de dents. Le couffin du Ramadan n'est qu'une opération limitée dans le temps et dans l'espace. Le soutien aux démunis doit être permanent pour accompagner les familles en situation de précarité ou en difficulté. La mise en place d'un fichier national informatisé est le meilleur moyen de cibler ces familles. Il permet aussi d'avoir une idée réelle sur la situation des familles vivant dans la précarité et d'instaurer la transparence dans les toutes actions de solidarité, condition sine qua non à la crédibilité des opérations. Des conventions ont été déjà signées avec certains organismes. Les équipes locales continuent leurs activités durant Ramadhan. Environ 200 restaurants sont ouverts à l'échelle nationale pour accueillir les migrants syriens et ceux de l'Afrique subsaharienne, les personnes de passage, les sans-domicile-fixe et les travailleurs qui ne peuvent rompre le jeûne chez eux. 3.000 bénévoles entre étudiants, chômeurs, jeunes universitaires des deux sexes gèrent ces restaurants. Cette année, un entrepreneur qui voulu garder l'anonymat, a offert au CRA 4.000 kits alimentaires d'une valeur de 7.000 DA chacun. Les bénévoles du CRA ont déjà servi 3.000 kits alimentaires, notamment à Timiaouin, près de la frontière avec le Mali, dernière ville avant Kidal, et dans quelques localités jouxtant la frontière algéro-tunisienne. Selon Mme Benhabylès, « il faut soutenir l'effort de l'Etat qui a consacré des sommes colossales pour éradiquer la pauvreté ». Sur un autre plan, elle dira que « le respect de la dignité humaine exige de remplacer le couffin par l'octroi d'une somme d'argent conséquente ». La lutte contre le chômage passe nécessairement, selon elle, par de mini-projets de développement. Le projet de proximité de développement rural intégré l'Ansej ou encore l'Angem sont des instruments qui ont prouvé leur efficacité dans la lutte contre la pauvreté et l'exclusion. Pour Mme Benhabylès, il faut s'appuyer sur ces outils et ces instruments mis en place par les pouvoirs publics pour diminuer le nombre des chômeurs et des démunis.