Dans ce cadre, la ministre de la Culture a rencontré lors de la soirée de la journée de lundi dernier à la bibliothèque nationale d'El Hamma, les artistes plasticiens et les professionnels des arts visuels. Cette rencontre et d'autres qui vont suivre pendant les prochains jours (du 14 au 21 juillet) préludent à la tenue d'une conférence nationale sur la culture prévue pour le mois de septembre prochain. Le but de cette rencontre, la première du genre, comme le soulignera la ministre, « est de lancer le dialogue autour des grands axes avec les professionnels et les intégrer dans la mise en place d'une politique culturelle qui met en évidence et prend en charge leurs préoccupations et doléances ». « A travers cette rencontre, nous voulions que le monde de la création et de la créativité soit là et que l'artiste soit conscient que le ministère est là pour l'accompagner », a-t-elle indiqué. « Le temps des politiques pensées par le ministère, appliquées à la base est révolu. La conception de la politique culturelle devra dorénavant être laissée aux artistes pour la mise en place de mécanismes favorisant la création et l'expression artistique », dira la ministre. La ministre est formelle : « Les grandes lignes de la politique culturelle retraceront les idées et les critiques exprimées par les artistes et les intervenants dans le monde de l'art et de la culture ». Constat et interrogations Une cinquantaine de professionnels des arts visuels (plasticiens, bédéistes, designers et enseignants des Beaux-Arts) ont pris part à cette rencontre où furent cernées leurs préoccupations. Ces dernières ont surtout trait à la création de plus d'espaces d'expression, de travail et d'exposition pour les artistes visuels, la formation et l'actualisation des programmes d'enseignement dispensés à l'Ecole supérieure des Beaux-Arts d'Alger. Des intervenants ont proposé la création d'équivalences pour les diplômés des écoles régionales afin qu'ils soient formés dans cet établissement supérieur, accessible uniquement avec le baccalauréat. D'autres ont déploré l'absence d'espaces d'exposition et d'ateliers. A ce titre, certains ont demandé la création de nouvelles galeries. Une doléance qui a fait réagir la ministre pour qui « l'espace de Riadh El Feth peut être mis à la disposition des artistes. Il est possible de construire d'autre infrastructures mais nous devons exploiter celles qui existent déjà ». Pour le plasticien Boukerche, « il est indispensable de lister l'ensemble des artistes plasticiens en activité sur le territoire national. Nombreux sont ceux qui travaillent loin des feux de la rampe ». Il a déploré « l'absence de critiques d'arts et de journalistes spécialisés. Des supports nécessaires pour l'activité artistique ». Certains participants ont proposé de redynamiser l'achat des œuvres par les institutions de l'Etat en instruisant les entreprises étatiques, les collectivités locales afin d'acquérir des tableaux et des mosaïques. Certains ont émis le souhait de voir les musées acheter des œuvres d'artistes algériens ou étrangers. Ils se sont même demandés « pourquoi le Musée des Beaux arts a sur une période allant de 1934 à 1962 acquis quelque 8000 œuvres, et que, depuis, aucune toile n'est venue renforcer son patrimoine ». Une commission composée des participants et de cadres du ministère est chargée de préparer la conférence nationale sur les arts visuels. Elle a été constituée à l'issue de cette rencontre qui n'a pas drainé le nombre escompté d'artistes. Faute d'une meilleure diffusion de l'information ?