Les puissances émergentes des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) espèrent placer mardi leur 6e sommet annuel, au Brésil, sous le signe de l'indépendance. En quête d'une diplomatie multipolaire, les puissances émergentes (40% de la population et près du cinquième de la richesse de la planète) entendent présenter une alternative crédible au diktat du monde impérial. A Fortaleza, le retour en force du président russe Vladimir Poutine, voué à un isolement international depuis son éviction du G8, consacre la consolidation d'une alliance stratégique des Brics. Le grand enjeu du 6e sommet brésilien reste la création d'une banque de développement et d'un fonds de réserve (100 milliards de dollars) qui représentent « le début de la construction d'un monde financier multipolaire, en miroir au monde géopolitique multipolaire que souhaite Poutine », estime Charles Movit, responsable de l'Europe de l'Est pour le cabinet de conseil anglo-saxon HIS. La banque, destinée à financer des travaux d'infrastructures, devrait être pourvue d'un capital de 50 milliards de dollars, apporté à parts égales par les pays membres d'ici sept ans, selon des sources du gouvernement brésilien, alors que la Russie a évoqué un capital initial de 10 milliards. Les Brics ont mis le cap sur l'Amérique latine, sensible à l'alternative proposée par les puissances émergentes face à l'hégémonie des Etats-Unis.