A l'approche de la fête de l'Aïd, l'Association de protection et d'orientation des consommateurs (Apoc) et l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) tirent la sonnette d'alarme sur la commercialisation informelle des ingrédients entrant dans la fabrication des gâteaux. Farine, huile, sucre, levure, colorants, beurres, arachides et même les œufs... inondent, en effet, le marché informe, ces derniers jours de Ramadhan, attirant de par leurs prix surtout les consommatrices. Malgré les avertissements répétés de ces associations sur l'origine douteuse de ces produits, les consommateurs continuent à s'en approvisionner au péril de leur santé. Et pour cause, des commerçants écoulent des ingrédients de gâteaux avariés dans l'informel. « Les producteurs et les importateurs plutôt. Comment expliquer sinon la commercialisation de marques connues sur le marché informel ? Comment ces marques ont-elles atterri là ? », relève le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Selon lui, les producteurs et les importateurs écoulent leurs marchandises de qualité dans le réseau formel mais se « débarrassent » de leurs produits avariés dans l'informel. « Certains ingrédients sont introuvables dans le formel mais inondent l'informel. 30% des ingrédients de gâteaux sont vendus dans le marché parallèle », constate M. Boulenouar. Il indique, dans ce contexte, que 80% de ces ingrédients sont produits localement. Ce qui signifie que la plupart des produits commercialisés dans l'informel sont « made in Algeria ». « Le problème qui se pose dans l'informel, c'est que les vendeurs ne font pas la distinction entre les produits qu'ils commercialisent. Les ingrédients de gâteaux ou les pièces détachées, ça ne fait pas de différence. Ce qui signifie qu'ils réservent aux produits alimentaires les mêmes conditions d'exposition qu'aux pièces détachées ! », fait-il remarquer. L'Apoc estime aussi qu'une enquête devrait s'ouvrir sur les réseaux de distribution, du côté des producteurs et importateurs, qui alimentent l'informel. « Nous conseillons aux consommateurs de ne pas acheter dans l'informel les produits tels le beurre, la margarine, les œufs. Mais l'idéal est de bouder carrément le parallèle », conseille le président de l'Apoc, Mustapha Zebdi.