L'été étant une saison à risque, le ministère se montre plutôt insistant. Et pour cause ! Les commerçants ne semblent pas très à cheval quant aux normes de conditionnement, d'exposition et de conservation des produits alimentaires. Ce n'est pas l'Association de protection et d'orientation des consommateurs et de l'environnement (Apoce) qui dira le contraire. Depuis le début de l'été, cette même association se plaint du comportement de certains commerçants qui, par inconscience, la plupart du temps, mettent en danger la santé des citoyens. De ce fait, le ministère du Commerce appelle, encore une fois, les commerçants et les consommateurs, dans un communiqué rendu public, à respecter les normes de conservation et de commercialisation des produits alimentaires sensibles, notamment la viande et le poisson. Il recommande, à ce propos, que ces produits n'entrent pas en contact avec le sol et ne soient pas commercialiser sur la voie publique. Ne pas les confronter, en outre, à des facteurs contaminants, et ce, en assurant un stockage aux normes et en évitant des expositions à la chaleur, aux intempéries ou à la poussière. Le ministère du Commerce insiste également sur la nécessité de respecter les bonnes pratiques liées à la conservation des denrées alimentaires altérables lors de commercialisation en plein air. Les espaces de stockage et de conservation doivent répondre aux exigences réglementaires en matière d'hygiène surtout. Tout cela pour préserver la santé des citoyens. Ces recommandations que ne cessent de répéter les services du département de Benyounès ne semblent pas trouver des oreilles attentives chez les commerçants. Ces derniers continuent, comme le fait remarquer l'Apoce, à transporter les boissons dans des camions de fortune, pleinement exposées aux rayons du soleil. Des commerçants également continueraient d'entreposer les produits alimentaires sur les trottoirs alors que la loi l'interdit formellement. Et par souci d'économiser l'électricité, certains d'entre eux débranchent leurs appareils frigorifiques pendant la nuit, réduisant ainsi la durée de péremption des produits. Les consommateurs sont les premières victimes de ces pratiques illégales. Les services du ministère du Commerce font état de 1.680 cas d'intoxication alimentaire enregistrés au premier semestre, dont 951 cas sont d'origine commerciale et 629 autres survenus lors des fêtes familiales et restaurations collectives. « Les consommateurs ont une part de responsabilité, car ils ne réclament pas assez », constate le président de l'Apoce, Mustapha Zebdi, déplorant que le contrôle ne couvre pas tous les espaces de commerce, les plus isolés notamment. Mais aussi les plages où les gargotes occasionnelles ont investi les lieux. Selon lui, ces gargotes utilisent de la viande congelée pour les brochettes, de la mayonnaise préparée en grande quantité dans de bassines et exposée hors des appareils frigorifiés. « Où sont passés les agents de contrôle ? », s'interroge le même responsable.