D'où les propos hystériques de ses responsables contre l'Algérie, les gesticulations actuelles dans tous les sens contre Ross présenté comme « démissionnaire », l'expulsion de Michelle Decaster, présidente de l'Association française d'amitié et de solidarité avec les peuples d'Afrique. Tels sont en filigrane les propos tenus par trois responsables sahraouis conviés par Echaâb à un débat sur les droits de l'Homme dans les territoires occupés qu'il a organisé en son siège, au boulevard des Martyrs, en marge de la 5e université d'été de Gdeim Izik qu'abrite Boumerdès depuis le 3 août dernier. Premier à prendre la parole, Balahi Essaïd, le ministre de la Construction et du Peuplement des terres libérées. Tout en louant le soutien ferme et constant de l'Algérie à la cause sahraouie, Balahi est revenu longuement sur le dernier rapport de Ban Ki-moon qui consacre, noir sur blanc, le droit des Sahraouis à l'autodétermination, la nomination par l'Union africaine de l'ancien président mozambicain, Joaquim Chissano, comme son envoyé spécial dans la dernière colonie du continent noir et la campagne internationale actuelle pour la libération de tous les détenus sahraouis des prisons marocaines, estime, lui aussi, que Ross ne peut continuer sa mission avec la même approche. « Nous pensons qu'il est temps que le Conseil de sécurité mette le curseur plus haut, qu'il brandisse des sanctions ciblées et des menaces de recourir à brève échéance au chapitre VII », nous confie Ibrahim Ghali, l'ambassadeur sahraoui en Algérie. « Nouakchott a su, après son erreur de Madrid, signer à Alger, le 5 août 1979, un accord de paix avec le Front Polisario », dit-il, attendant des médias étrangers, comme la députée Khanatha Med Salek, qu'ils brisent davantage le mur du silence imposé par le Makhzen sur la cause sahraouie, montrent que le Maroc qui a inondé la région de son chanvre indien se comporte au Sahara comme Israël à Ghaza et forcent la main à l'ONU, par leurs témoignages à élargir les missions de la Minurso. « Le peuple algérien ne cautionnera jamais la politique du régime marocain au Sahara occidental », a déclaré, à la fin de la rencontre Saïd Layachi, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, avant de rappeler deux vérités. L'une aux médias du royaume : « Le conflit qui a lieu au le Sahara occidental n'est pas entre l'Algérie et le Maroc, mais bien entre un mouvement de libération, qui s'appelle le Front Polisario et la force d'occupation marocaine. » L'autre, à Rabat qui a cru un moment que la diplomatie algérienne a échoué. « Notre minable diplomatie a réussi à convaincre l'UA de nommer un envoyé spécial au Sahara et imposer l'Algérie comme la médiatrice en chef dans le Nord malien », dit-il. Djamel Boukrine Militante de la cause sahraouie : Michelle Decaster enlevée à Tanger La présidente de l'Association française d'amitié et de solidarité avec les peuples africains (AFASPA), Michelle Decaster, a été enlevée, lundi dernier, à Tanger (Maroc), a annoncé, hier, l'agence de presse sahraouie (SPS), citant une source proche de la militante. Selon la même source, Michelle Decaster se trouve à Tanger dans le cadre d'une campagne de « soutien à la militante marocaine des droits de l'Homme, Wafa Cherafi, opposée à la justice de son pays après avoir accusé la police marocaine de l'avoir torturée ». La présidente de l'AFASPA avait été interpellée à l'aéroport d'El Ayoun occupée par les forces d'occupation marocaines qui l'ont empêchée de se rendre dans les territoires occupés du Sahara occidental. Dans une lettre envoyée par e-mail, elle a dénoncé son arrestation « par la force », ajoutant avoir porté plainte devant le consulat de France à Casablanca. Sahara Occidental : Le Polisario appelle à la levée du blocus Le Front Polisario a lancé un appel à la communauté internationale l'invitant à œuvrer à la levée du blocus imposé au Sahara occidental, placé sous la responsabilité directe des Nations unies, a rapporté, hier, l'agence de presse sahraouie SPS. Dans un communiqué rendu public lundi au terme d'une réunion du bureau de son secrétariat national, présidée par le secrétaire général Mohamed Abdelaziz, le Front Polisario a appelé à « mettre fin aux violations systématiques des droits de l'Homme par le Maroc, à travers la mise en place d'un mécanisme onusien pour le contrôle des droits de l'Homme et l'accélération du processus d'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui ».