Qu'est ce qui a été fait depuis la première journée des infections nosocomiales ? On a sensibilisé le personnel médical pour la désinfection des mains et l'utilisation des solutions hydro alcoolisées par le personnel soignant. Le savon liquide est largement disponible. En plus, tout le monde travaille avec des gants et des masques. Le tri des déchets est fait convenablement. Tout ce qui est tranchant est soigneusement mis en bocaux et incinéré. Mais ce qu'on espère c'est l'installation d'incinérateur de dernière génération, sans fumée, qui n'est pas encore disponible en Algérie. Par ailleurs, les dentistes doivent s'équiper d'autoclaves car les popinelles ne sont plus valables. Est-ce suffisant pour réduire ces infections ? Les gants ne remplacent pas la désinfection, c'est vrai. Il faut travailler sur les moeurs des gens. C'est une culture à part entière. Par ailleurs, au niveau de l'hôpital de Birtraria, on a amélioré tout ce qui est peinture et faïence. Mais notre institution ne répond plus aux normes du fait qu'elle a été construite, il y a très longtemps. Le taux de prévalence des maladies nosocomiales a-t-il augmenté ou diminué depuis ? Je dirais oui et non en même temps. Il n'y a pas eu d'études épidémiologiques. Le médecin traite et on a des références en se basant sur la consommation des antibiotiques. Justement, avez-vous rencontré des résistances des staphylocoques aux antibiotiques ? La consommation des antibiotiques a nettement diminué au niveau de Birtraria. On utilise beaucoup plus les anciennes molécules et toutes les nouvelles antibiothérapies sont bien documentées. Mais à l'échelle nationale on assiste à une apparition d'une certaine résistance aux antibiotiques car c'est dû à l'abus des antibiotiques. Par conséquent, la bactérie s'adapte et résiste et le médecin traitant cherche toujours une molécule à spectre plus large. Eliminera t-on un jour les maladies nosocomiales ? Impossible, car certains germes vivent avec nous. On peut diminuer l'infection pour mieux la gérer. Si le malade fait une infection, elle doit être maîtrisée et c'est l'affaire de tous. Et le rôle du conseil de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN) ? On fait des formations, mais ce n'est pas régulier car le personnel n'est pas stable. En plus le CLIN ne dispose pas de budget. Il est composé d'un groupe composé d'infirmiers, de médecins, d'architectes, de dentistes, de chirurgiens, de pharmaciens …etc.