Se procurer de la nourriture est devenu un véritable parcours du combattant pour les nombreux estivants et familles de la station balnéaire de Marsa Ben-M'hidi. Et pour cause, les commerçants de cette commune et des autres localités situées à la frontière marocaine sont en grève depuis le 9 août pour protester contre une taxe sur 22 produits (alimentaires, électroménagers) spécifique aux villes frontalières. Conséquence, les prix, notamment des produits alimentaires, ont flambé. « Les prix sont inabordables. La galette de pain est proposée à 100 DA et le fardeau d'eau minérale à 400 DA, c'est inadmissible », a déploré un avocat originaire de Tindouf. Pour ce vacancier venu en famille de la wilaya de Saïda, cette grève menace la saison estivale et fait fuir les estivants. « Je pense sérieusement quitter l'endroit et aller ailleurs », peste-t-il. Déception également chez le chef de la famille Echidmiri de la wilaya d'Oran. « Par principe, je ne dépenserai pas 100 DA pour acheter une galette ou 150 DA pour une bouteille d'un litre d'eau minérale, c'est de l'escroquerie, plutôt du vol qualifié. On manque de culture touristique », lance-t-il. Les commerçants des villes frontalières ont déclenché une grève générale suite à l'application d'une mesure douanière instaurant une autorisation de circulation de certains produits de consommation. « Cette décision aurait pu être appliquée après la clôture de la saison estivale car elle ne pénalise pas les commerçants, mais les estivants et les citoyens du fait qu'elle va provoquer une hausse des prix qui va se répercuter durement sur le pouvoir d'achat des familles. Dans les villes frontalières de Maghnia, Béni Boussaïd, Bab El Assa, Nedroma, Ghazaouet, Marsat Ben-M'hidi, le citoyen paie presque le double des prix des produits de consommation », affirme le gérant d'une supérette à Marsa Ben M'hidi qui avoue avoir fermé son commerce, suite aux menaces des citoyens d'incendier son local. « Les autorités doivent revoir cette mesure », ajoute-t-il. La mesure touche 22 produits dont les légumes secs, l'oignon, les œufs, les huiles de table, le sucre, les dattes, les pâtes alimentaires, les eaux minérales, gazeuses et les jus, les ustensiles de cuisine, les téléviseurs, les appareils de réception et l'électroménager. Elle est destinée à endiguer la contrebande sur ces produits exportés frauduleusement au Maroc