Le port de plaisance d'El Djamila (ex-La Madrague) est l'une des destinations les plus prisées par les estivants de l'Algérois, particulièrement en ces jours de chaleur humide. Une ambiance très particulière y règne, notamment du côté de la plage artificielle. De longues promenades sont improvisées par les vacanciers en mal de loisirs, quand ils ne sont pas attablés dans les restaurants achalandés le long du port. L'ambiance est telle que dès 21 h, le lieu est investi par une foule des grands jours. A vrai dire, cet espace marin n'est pas déserté de la journée car de jour comme de nuit, il fait le plein de visiteurs qui ont tout le loisir de s'y attarder. Surtout que l'éclairage public inonde la place et assure ainsi la sécurité à l'endroit. D'autant que les automobilistes se suivent à la queue leu-leu tous phares allumés. De grosses cylindrées se rangent dans le parking contre 50 DA. Sur l'allée principale, des enfants courent dans tous les sens enchantés par les manèges installés depuis le lancement de la saison estivale et qui les ont vus y jouer pendant les soirées du Ramadhan. Sur l'esplanade du port, tout un espace a été consacré aux chérubins. Un espace coloré par la joie et les éclats de rire des petits. A partir de 22 h 30, l'esplanade prend l'allure d'une salle des fêtes. En effet, chaque soir, les estivants ont droit à un spectacle animé. Parfois, ce sont des clowns accompagnés d'un disc-jockey, d'autres fois, des groupes ou des orchestres qui entraînent les fervents de la danse sur piste. C'est ainsi que dimanche dernier au soir, les amateurs de « gnaoui et targui » se sont laissé séduire par la voix chaude de l'héritier de Athmane Bali. Car, chaque soir, le port offre une animation qui invite les familles à la détente. D'autant que celles-ci se disent très rassurées au vu du renforcement sécuritaire déployé sur place. De l'autre côté de l'esplanade, il y a la mer qui vient caresser les orteils de ceux qui s'y laissent mouvoir. L'endroit idéal pour discuter, se faire des confidences ou tout simplement s'entretenir des vicissitudes de la vie de tous les jours entre coupures de courant, d'eau, de canicule, d'embouteillages, et même de vacances pour certains qui ne peuvent plus en programmer. Ce pourquoi ils se déplacent sur la côte, pour une illusion d'évasion. Et comme El Djamila s'y prête à loisir ! Quand on a pris son congé bien sûr, sinon, on parle boulot et longues journées de travail, dont la charge s'atténue avec le bureau climatisé... enfin, chacun y va de son histoire. Un peu plus loin, sur les rochers, de petits groupes de jeunes s'éloignent du brouhaha de la placette. Ils n'entendent plus que le clapotis de l'eau, le regard égaré sur ces vagues qui viennent s'écraser contre le rocher. Soit une « kaâda » entre potes en quête de tranquillité ou de « kheloui ». C'est dire qu'à El Djamila, on y vient pour y rester le plus possible. Surtout lorsqu'on est véhiculé. Mais qu'importe de s'y rendre à pieds. On fait le trajet volontiers surtout lorsqu'on est en bonne ou en galante compagnie. Au-delà du port, dans les rues principales de ce petit village côtier, la musique raï parvient langoureuse des night-clubs. Jusqu'au bout de la nuit.