Il ne se passe pas d'heure sur l'autoroute ou sur les routes nationales sans croiser où être rattrapé par un cortège de mariage. A l'instar des autres régions du pays, la wilaya de Tipasa ne déroge par à la règle et son réseau routier ainsi que les artères de ces villes accueillent quotidiennement de nombreux cortèges de voitures. « Chaque jour, je croise entre cinq et six cortèges sur la route. J'apprécie bien cette ambiance, surtout lorsque la Zorna en fait partie. Malheureusement, certains chauffards, enivrés et emportés par la liesse générale, n'hésitent pas à exécuter des manœuvres dangereuses sans se soucier des autres », déplore un habitant de Hadjout. Ce samedi, sur la voie express Bou-Ismail-Tipasa, une voiture prenant part à un cortège zigzaguait à toute allure entre les véhicules. Ces manœuvres suicidaires ont obligé les usagers de la route à redoubler de prudence. Le pire est qu'un des occupants du véhicule, un adolescent, s'est assis sur la portière en s'accrochant uniquement au toit. « Ce n'est plus une voiture, mais un cercueil. Au lieu que les organisateurs du cortège rappellent à l'ordre le chauffard, un autre jeune n'a pas trouvé mieux que d'exécuter les mêmes manœuvres dangereuses », constate un témoin de la scène. Et de poursuivre : « Dès que les deux chauffards ont vu des gendarmes au loin, ils se sont rangés docilement dans la file et sont devenus subitement sages. Cela veut dire qu'ils sont conscients de leurs actes nuisibles ». Une autre scène a donné des frissons aux automobilistes empruntant cette voie routière. « C'est vraiment incroyable. J'ai croisé une voiture dont trois des quatre portières étaient ouvertes alors qu'elle roulait à toute vitesse. Imaginez un instant, si le conducteur était contraint de freiner. La fête se transformera en deuil », craint un autre. Des exemples pareils ne sont pas rares sur nos routes, mêmes sur les routes nationales et chemins de wilaya. « Je me souviens une fois, j'ai failli mourir. Alors que je roulais tranquillement sur la route reliant Hadjout à Tipasa par Boulila, j'ai croisé un cortège au détour d'un grand virage. Si je n'avais pas quitté au bon moment la chaussée en me déportant sur la droite, je serai actuellement mort ou bien paralysé. Le cortège en question s'est emparée des deux voies de la chaussée sans se soucier des usagers », se souvient un habitant de Hadjout. « Les éléments de la police effectuent toujours un travail de sensibilisation au profit des conducteurs prenant part au cortège. Ce travail de proximité, qui entre dans le cadre de nos missions, vise à prévenir tout risque d'accident », fait savoir à ce propos le lieutenant Laouirem, chargée de communication au niveau de la sûreté de wilaya de Tipasa. « Dans les villes, les éléments de la sécurité routière veillent à ce qu'il n'y ait pas de débordement pouvant encombrer le trafic dû au passage des cortèges », observe-t-elle encore. Sur la voie express et les routes nationales, la présence accrue des gendarmes, notamment dans le cadre du plan Delphine, a obligé plus ou moins les chauffards à réduire de leur témérité suicidaire.