Après six jours d'intenses activités culturelles dédiées à l'art naïli, la première édition du festival culturel local de la musique, chant, danse et habit naïlis a clos ses portes, samedi dernier, sur une note d'espoir. Beaucoup d'enseignements ont été tirés par les organisateurs qui espèrent faire mieux lors de la prochaine édition en comblant les lacunes apparues tout au long de la manifestation. L'espoir est permis vu l'engouement du public pour ces joutes qui ont vu défiler pas moins de 47 artistes, 30 musiciens, plusieurs troupes folkloriques et une dizaine d'artisans qui ont exposé divers produits. Les enseignements sont nombreux et les organisateurs peuvent se targuer d'avoir réussi le pari de faire sortir les Djelfaouis de leur morosité. La qualité des spectacles restera gravée dans la mémoire de la majorité des habitants. Les jeunes et moins jeunes ainsi que des familles rencontrés au stade olympique où se sont déroulés les concerts de chant, ont été unanimes à saluer cette initiative. Elle a été vécue comme un beau rêve. « 6 jours, c'est peu », ont regretté ceux que nous avons approchés. Venu à point nommé, le festival a rendu fiers les descendants des Ouled Naïl. Leur mémoire a été honorée puisque l'on pense déjà à inscrire sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco l'art naili dans toute sa composante. Brochette de stars La clôture s'est faite en présence des représentants de la ministre de la Culture et du wali de Djelfa ainsi que de membres de l'APW et du P/APC. Lors de cette ultime soirée, une brochette de stars s'est retrouvée au stade olympique envahi par des centaines de spectateurs. Souiad, très connu à l'échelle locale, a déclamé un poème improvisé pour ce festival (nouveau-né qui remplira la maison de bonheur). Il était accompagné de la troupe de danse de Boussaada. Cette dernière a exécuté de superbes chorégraphies avec des déhanchements pour les femmes et la danse avec les épaules pour les hommes habillés de tenues traditionnelles (robes et bijoux pour les femmes, gandoura et burnous pour les hommes). Tout en exécutant des gestes avec les mains tendues et sautillant, les figures exécutées invitent à la séduction et à l'amitié. Des gestes avec des doigts, codés le plus souvent, sont difficiles à décrypter. De la grâce, de la finesse émanent de cette danse séculaire qui attire toujours et fait voguer les esprits. Cheb Omran est ensuite monté sur scène pour gratifier le public de sa voix mélodieuse et grave. Les spectateurs ont été subjugués par sa prestation et sa façon de faire transporter le public dans le rythme de la musique. Chaba Ahlam, avec sa superbe voix, a su conquérir le public. Elle n'a pas résisté au déhanchement, ce qui n'a pas du tout déplu. Les chebs Saber et Kamel Enaili ont clos le spectacle qui a duré plus de trois heures. Ils ont charmé le public avec leurs voix et ont donné le meilleur d'eux-mêmes face à un auditoire de plus en plus exigeant. Cheikh Attalah, humoriste et imitateur désopilant, a animé ce dernier jour avec des blagues et des poèmes improvisés sur l'art et les coutumes propres aux Naïlis provoquant des rires jusqu'aux larmes. Pour marquer cet événement, des diplômes de remerciements et de reconnaissance ont été remis à toutes les personnes ayant œuvré au succès de ce festival. D'autres soirées ont été animées dans les communes limitrophes comme Messaad, Hassi Bahbah et El Idrissia pour faire participer tout le monde à cette grande fête. Elle a révélé une volonté de revaloriser un art et un savoir- faire millénaires. Les organisateurs ont tenu leur pari. Rendez-vous est pris pour l'année prochaine.