Le président du Conseil européen Herman van Rompuy et le président de la Commission européenne José Barroso ont écrit hier dans leur lettre commune s'attendre à l'adoption définitive lundi de nouvelles sanctions sectorielles contre la Russie. "Nous nous attendons à ce que ce paquet (de sanctions, ndlr) soit adopté par une procédure écrite lundi", lit-on dans le message. Malgré le cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine, l'Union européenne a décidé vendredi soir de renforcer ses sanctions contre la Russie, ont indiqué le président du Conseil européen Herman van Rompuy et le président de la Commission européenne José Barroso dans leur lettre commune. "Les 28 pays sont parvenus à un " accord de principe " sur un nouveau paquet de mesures restrictives contre Moscou", lit-on dans ce message, adressé aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE. Selon le texte, "ces mesures restreindront l'accès de la Russie au marché des capitaux, de la défense et des technologies 'sensibles' ". Une nouvelle liste de personnes - "leaders de la république autoproclamée du Donbass, de la Crimée et personnalités russes" - déclarées non grata dans l'UE est également proposée. De son côté, le président américain Barack Obama a déclaré avant-hier devant les journalistes à l'issue du sommet de l'Otan à Newport, au Pays de Galles, que les sanctions imposées à la Russie pourraient être levées si une trêve prolongée s'installait en Ukraine. Auparavant, plusieurs dirigeants occidentaux, dont le président français François Hollande, ont fait des déclarations allant dans le même sens.
La Russie réagira en cas de nouvelles sanctions La Russie a averti hier qu'elle réagirait en cas de nouvelles sanctions économiques de l'Union européenne, après l'accord de principe annoncé la veille par l'Europe contre Moscou pour atteinte à la souveraineté de l'Ukraine. Si les sanctions de la nouvelle liste de l'Union européenne deviennent effectives, il y aura sans aucun doute une réaction de notre part, a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. Les ambassadeurs des pays de l'Union européenne sont parvenus vendredi à Bruxelles à un accord de principe pour imposer un nouveau train de sanctions économiques à la Russie, accusée d'implication directe dans le conflit meurtrier dans l'est de l'Ukraine. Moscou a critiqué le fait que l'UE prenne une décision de principe sur de nouvelles sanctions -- qui doivent encore être formellement approuvées à partir de lundi -- alors qu'était annoncé à Minsk un cessez-le-feu entre troupes loyalistes et séparatistes prorusses la veille. L'Union européenne envoie dans les faits un signe de soutien direct au " parti de la guerre " à Kiev, qui n'est pas content du résultat de la rencontre de Minsk, poursuit le ministère. Au lieu de chercher fébrilement des moyens de frapper l'économie de ses pays membres et de la Russie, l'Union européenne ferait mieux de soutenir la renaissance économique de la région du Donbass, conclut le texte, à propos de cette région de l'est séparatiste de l'Ukraine.
Le plan de règlement de la situation en Ukraine, proposé par le président russe, a été diffusé par la délégation russe en tant que document officiel à l'ONU, a annoncé hier à RIA Novosti le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov. "Nous avons diffusé, à titre de document officiel des Nations unies, le plan en sept points, proposé par le président Vladimir Poutine (en vue du règlement de la situation en Ukraine). C'est encore un volet de notre travail à l'OnNUen vue de la désescalade du conflit", a déclaré le diplomate. Mercredi, le président russe a proposé un plan de règlement du conflit ukrainien en sept points, et notamment "la fin des opérations offensives à Donetsk et Lougansk", deux bastions des insurgés ukrainiens. Accueilli au départ favorablement par Kiev, ce plan a ensuite été décrit comme "de la poudre aux yeux à destination de la communauté internationale" par le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk. Les experts, interrogés par RIA Novosti, ont qualifié le plan Poutine d'objectif et de neutre, mais de difficilement réalisable, trop de gens ayant intérêt à ce que le conflit se poursuive. Dmitri Peskov, porte-parole du chef de l'Etat, a souligné pour sa part que Vladimir Poutine n'entendait imposer son plan à personne, estimant que le principal, c'était l'objectif final, soit le cessez-le-feu et le lancement de négociations. Nuit calme dans les principales villes est-ukrainiennes L'Ukraine et les séparatistes prorusses respectaient apparemment samedi matin le cessez-le-feu conclu la veille à Minsk. Celui-ci vise à mettre fin à cinq mois de conflit qui a coûté la vie à près de 2 600 personnes dans l'est de l'Ukraine depuis ce printemps. La trêve a été conclue lors d'une réunion du groupe de contact tripartite dans la capitale bélarusse. Des représentants de la Russie et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) étaient présents. L'OSCE sera d'ailleurs chargée de veiller au respect de cette trêve. L'accord a été salué par Kiev, comme par Moscou, mais il laisse Barack Obama "sceptique". Et comme les troupes ukrainiennes ont perdu du terrain ces dernières semaines, la suspension des hostilités constitue donc un succès pour les séparatistes et pour la Russie. Car la trêve pourrait entériner la perte pour Kiev de plusieurs villes de l'est de l'Ukraine. La nuit a été calme dans les principales villes de l'est de l'Ukraine après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, ont rapporté des journalistes. Aucun incident n'a été signalé. A Marioupol, port stratégique sur les bords de la mer d'Azov qui craignait ces derniers jours un assaut des prorusses, la situation était également calme.