La détermination de la Russie à garder œil et pied ferme sur les régions russophones de l'est de l'Ukraine, faisant ainsi pièce aux desseins géopolitiques des pays occidentaux, a poussé les autorités de Kiev et leurs alliés américains et européens à montrer plus de muscles. Ainsi, après des exercices navals ayant mobilisé quelque 2.000 militaires ukrainiens, américains, espagnols, canadiens, roumains et turcs, et qui ont pris fin jeudi dernier dans le nord-ouest de la mer Noire, l'Ukraine et l'Otan ont entamé, hier, de nouvelles manœuvres militaires intitulées Rapid Trident 2014 dans la région de Lvov. Selon le commandement des forces de l'Otan en Europe (Eucom), parmi les pays participants figurent l'Allemagne, l'Azerbaijan, la Bulgarie, le Canada, l'Espagne, les Etats-Unis, la Géorgie, la Grande-Bretagne, la Lettonie, la Lituanie, la Moldavie, la Norvège, la Pologne et la Roumanie. Près de 1.300 militaires, 700 armes, du matériel et des véhicules militaires sont mobilisés pour ces exercices. Deux cents parachutistes américains participent, également, à ces exercices, premier déploiement de troupes américaines en Ukraine depuis le début du conflit dans l'est en avril. Selon le ministère ukrainien de la Défense, les exercices se tiendront pendant deux semaines sur le polygone militaire de Yavoriv, au centre international de maintien de la paix et de la sécurité de l'Académie de l'Armée de terre ukrainienne. Cette année, l'Ukraine accueillera, également, six autres manœuvres internationales : Safe Sky 2014 et Public Order 2014 (Ukraine, Pologne), Light Avalanche 2014 (Ukraine, Slovaquie, Hongrie, Roumanie), Carpates 2014 (Ukraine, Pologne, Hongrie) et Sud 2014 (Ukraine, Moldavie, Roumanie), ainsi que des exercices aériens ukraino-polonais sans nom. Sur un autre terrain tout aussi sensible et crucial, la Russie, premier fournisseur de gaz à l'Europe, a rejeté la date du 20 septembre proposée par la Commission européenne pour une discussion trilatérale entre Moscou, Kiev et l'UE sur les livraisons de gaz russe à l'Ukraine. La Russie a coupé, mi-juin, ses livraisons de gaz à son voisin qui refuse la hausse des prix imposée par Gazprom après l'arrivée au pouvoir de dirigeants pro-occidentaux et qui a accumulé 5,3 milliards de dollars d'impayés. « Nous avons informé la Commission européenne que la date proposée ne nous convenait pas en raison du programme de travail chargé du ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak », a déclaré le porte-parole du ministère russe de l'Energie.