Le ministre des Ressources en eau a estimé, hier, que la wilaya de Tébessa a besoin de « solutions urgentes » pour régler définitivement le problème de l'eau et améliorer sa distribution aux citoyens. Les différentes communes de Tébessa connaissent une situation de stress en raison d'une baisse des réserves du barrage d'Oued Dalia qui approvisionne ses populations et d'un tarissement des forages sous l'effet d'une « régression de la pluviosité ces derniers temps », a reconnu Necib. Des communes comme Chréa, Kouif et Bir El Ater vivent un système de rationnement avec un approvisionnement en eau à raison d'un jour sur quatre, d'autres par citerne. Une enveloppe de 130 milliards de centimes a été débloquée par le ministre pour répondre à « un plan d'urgence décidé en concertation avec le wali et les autorités locales ». Il consiste en un forage de 14 puits, au profit de sept communes, plus deux en albien. Ces derniers seront menés dans l'extrême sud de la wilaya, à Negrine, qui devra à terme constituer « un réservoir » hydrique indispensable pour le développement de la wilaya où l'on dispose de potentialités en matière d'élevage. A cela s'ajoute le doublement des réseaux pour les transferts au profit des populations du chef-lieu de wilaya. Ces solutions sont à caractère exceptionnel car l'on mise à long terme sur l'entrée en fonction des barrages structurants comme celui d'Oudjet Mellak, situé à Ouenza, ainsi que l'utilisation du barrage de Safsaf. En attendant, les responsables de l'hydraulique de la wilaya signalent une amélioration dans la disponibilité de l'eau puisque l'on est passé de 103 litres par jour à 126 litres grâce aux forages et aux transferts à partir du barrage d'Oued Dalia. Mais ce ne sont pas des solutions à long terme puisque l'on peut s'attendre à une baisse des réserves des eaux du barrage et aux aléas du transfert (une commune est restée 15 jours sans eau à cause d'un délestage). Le barrage d'Aïn Dalia a apporté quand même « 25.000 m3 par jour en appoint pour les populations depuis août ». L'eau de dessalement pourrait être utilisée dans l'agriculture Le ministre a appelé à une utilisation modérée des forages, notamment par les agriculteurs, les incitant à développer les techniques d'économie de l'eau qui consiste en l'aspersion ou le goutte-à-goutte. Le ministre a parlé aussi, en exclusivité, de la possibilité de l'utilisation de l'eau de dessalement pour l'agriculture et d'un projet de transfert des eaux des barrages d'El Tarf qui servent beaucoup plus à l'écrémage et à lutte contre les inondations (trois actuellement qui seront renforcés par trois autres inscrits dans le prochain programme quinquennal) avec celles de Boukhroufa qui vont vers la vallée du Seybouse ainsi que d'autres « zones tampons » que l'étude en cours va déterminer (probablement Guelma) pour constituer « un barrage réservoir d'où partiront les transferts », selon les projections du ministre. Enfin, Necib a estimé qu'il est urgent de sévir en parallèle contre les actes de piratage des conduites, des branchements illicites, du pillage de sable en renforçant les prérogatives de la police de l'eau, et ce, par des moyens autant juridiques que humains. « Un projet de décret sera présenté dans ce sens prochainement au gouvernement », a-t-il fait savoir.