La tripartite s'est terminée dans la satisfaction de ses membres pour avoir répondu aux objectifs de l'évaluation des décisions prises lors de la rencontre similaire du 23 février dernier. Notamment le chapitre relatif au pacte économique et social de croissance. Mais aussi pour avoir arrêté consensuellement des recommandations socioéconomiques importantes. De par l'enjeu et le contexte de la réunion qui intervient à la veille du lancement du plan quinquennal 2015-2019 et la loi de finances pour 2015, le gouvernement, l'UGTA et les organisations patronales auront eu l'opportunité de consolider l'accord sur l'essentiel. Il était important, pour l'exécutif, de recueillir l'adhésion du principal syndicat du pays et du patronat sur les objectifs stratégiques du développement économique et social. Tel que projeté dans le programme d'investissement quinquennal et la LF. Ainsi, le taux de croissance de 7% à atteindre en 2019 constitue à la fois un cap et un défi dont la réalisation effective dépend de la mobilisation continue des acteurs de la sphère économique et sociale. C'est pourquoi la tripartite a entériné le principe de l'accélération de la cadence de mise en œuvre du contenu des engagements du pacte national économique et social de croissance. Et d'en assurer périodiquement le suivi de l'application des engagements à travers le comité mis en place à cet effet. D'améliorer le climat des affaires par une simplification des procédures pour la création d'entreprises, notamment la disponibilité du foncier, l'accès aux crédits et aux services publics de qualité. Cela ne va pas sans la modernisation de l'administration économique et la lutte contre les lenteurs et comportements bureaucratiques. Alors que la décentralisation de la décision concourra à améliorer la qualité du service public. Manifestement, le gouvernement dispose des moyens de sa politique. Puisque les ressources financières sont disponibles et mobilisables de suite. Les données chiffrées traduisent la teneur des objectifs escomptés. Outre le plan d'investissement de 280 milliards de dollars, entièrement dédié à la construction, la loi de finances pour 2015 prévoit une augmentation du budget d'équipement de l'ordre de 48% par rapport à 2014, soit 4.079,7 milliards de dinars. Projette un taux de croissance économique de 4,25% hors hydrocarbures, un taux d'inflation de 3%, un produit intérieur brut en augmentation de 7% par rapport à 2014. Il a été précisé que la priorité serait accordée à l'amélioration des conditions de vie de la population. L'enjeu stratégique, rappelé par le Premier ministre, est de parvenir à bâtir « une économie compétitive, émergente et diversifiée » de sorte à affranchir le pays de la dépendance aux hydrocarbures. Sur le plan social, l'abrogation de l'article 87 bis de la loi 90-11 relative aux relations de travail permettra une sensible amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs. Le rétablissement du crédit à la consommation sera, également, un autre levier de soutien aux ménages et imprimera, par ricochet, un nouveau souffle à la production nationale. La réunion tripartite du jeudi aura mixé volet social et impératifs économiques.