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Qu'est-ce qui fait bouger
Accès à internet en Afrique
Publié dans Horizons le 21 - 09 - 2014


Les projets de Google puis de Facebook de réduire la fracture numérique, voire mettre un terme au « désert numérique », évoluent depuis quelque temps dans des proportions équivalentes au poids des enjeux que constituent la couverture de populations, certes démunies, mais dont les données personnelles peuvent, à elles seules, constituer le carburant de tels projets. Cette fois-ci, c'est le réseau social de Mark Zuckerberg qui repousse les limites en s'engageant avec un opérateur de téléphonie indien, fortement installé en Zambie et dans de nombreux autres pays d'Afrique pour offrir un accès gratuit à internet, bien entendu, via ses services. Première expérience réelle de son fameux projet Internet.org, lancé il y a une année par le patron de Facebook, cette initiative à destination de la population zambienne vise à donner accès à un nombre limité d'applications à des abonnés de l'opérateur Airtel. Il s'agit, pour le site 01net.com, de leur garantir d'accéder à « une poignée d'applis dont une fournissant des conseils santé, une autre sur des offres d'emploi ou des prévisions météo... sans oublier Facebook et Messenger, bien sûr ». Pour en profiter, l'utilisateur devra juste disposer d'un téléphone portable quelconque et activer une connexion via le site Internet.org qui assurera le lien gratuit avec ces applications et bien entendu comme l'explique 0net, « si les utilisateurs, en cliquant sur un lien par exemple, s'apprêtent à surfer sur un autre site, un message les avertira que la consultation devient payante. » A l'instar d'autres pays, notamment en Afrique, la Zambie connaît une faible pénétration du réseau internet, en raison de nombreuses difficultés, notamment d'infrastructures. Présents fin juillet, sur le continent africain, où il est venu assister à la célébration de la journée de l'internet et de la société de l'information, organisée par le gouvernement congolais, le secrétaire général de l'union internationale des télécommunications développait un point de vue diffusé sur le site www.agenceecofin.com, dans lequel il résume la situation et les défis de l'internet en Afrique, comme suit : « Nous avons encore un vaste chemin à parcourir, car 80% de la population subsaharienne ne sera pas connectée en fin 2014, privant ces populations de l'accès au savoir et aux opportunités de l'ère numérique. Et les privilégiés qui en ont accès dépensent considérablement plus que dans les autres parties du monde pour des services de moindre qualité, car le large bande est encore un luxe en Afrique ». Tout en soulignant les progrès accomplis dans le domaine des raccordements en téléphonie mobile qui « ont doublé ces cinq dernières années et atteindront 69.3% à la fin de 2014 », le Dr Hamadoun Touré pointe, tout de même, du doigt le retard important du continent africain en matière de couverture internet, malgré l'existence de nombreuses initiatives, institutionnelles. Cette situation n'a pas échappé aux grands mastodontes du net, soucieux d'étendre leur sphère d'existence. Pour le cas de la Zambie, Facebook fait constater par un communiqué cité par le site 0net, « à ce jour, seuls 15 % des 15 millions de Zambiens ont déjà utilisé Internet. » Son souhait affiché étant d'augmenter le nombre de connectés, avec la promesse, en cas où « le test serait concluant, cette appli sera déployée dans d'autres pays africains. » Par cet accord, Facebook met donc en pratique sa nouvelle philosophie du « tous connectés » mise en avant durant l'été 2013, lorsque le réseau social s'était mis en avant dans le lancement du projet de site Internet.org, avec la participation d'autres grands noms de l'industrie des nouvelles technologies, notamment Qualcomm, Ericsson, Samsung, Nokia, avec comme slogan « Chacun de nous. N'importe où. Connectés ». En partant du constat que des zones de la planète ne sont pas couvertes par le réseau internet, et que de toute manière la population humaine n'est même pas couverte à moitié, il y a un défi à relever pour asseoir une présence dans ces territoires de la « désertification numérique ». Le site http://rue89.nouvelobs.com qui s'est intéressé à la nouvelle initiative de Facebook rappelle le postulat de départ de ce projet à travers lequel les initiateurs considèrent que « s'il faut connecter les populations émergentes, autant commencer par le continent qui enregistre la plus forte croissance de pénétration de la téléphonie mobile : l'Afrique. » Le chef de produits de chez Facebook, Guy Rosen, expliquait, selon le site 01net.com, que si « 85 % des personnes qui n'ont pas accès à Internet vivent dans des zones bénéficiant d'une couverture mobile », elles ont peu tendance à surfer sur internet via leur téléphone, « en raison du coût des données et de la méconnaissance de ce qu'Internet peut apporter ». La stratégie de conquête des nouveaux territoires par Facebook se fait sous le couvert d'un discours emprunt de philanthropie et de prophétie pour un déterminisme technologique sans faille : « Depuis presque dix ans, Facebook a eu pour mission d'ouvrir et connecter davantage le monde. [...] Je me concentre là-dessus car je pense que c'est l'un des plus grands défis de notre génération », lançait Zuckerberg, cité par le site rue89.nouvelobs.com qui lui prête également une autre déclaration faite à la chaîne de télévision américaine CNN dans laquelle il évoque la révolution escomptée de l'introduction de l'internet sur le continent noir en ces termes : « Ils l'utiliseront pour décider du genre de gouvernement qu'ils veulent. Pour accéder aux soins pour la toute première fois. Pour communiquer avec les membres de leurs familles à des centaines de kilomètres. L'accès à Internet est une réelle nécessité. » Mais Facebook n'est pas le seul sur ce créneau, pusique Google est également engagé depuis 2011, dans une quête de conditions optimales pour couvrir la planète. A cette date, il avait testé, rapporte le site rue89.nouvelobs.com « en Asie « Free Zone », projet visant à offrir à l'internaute un accès gratuit sur son smartphone à Gmail, au moteur de recherche et à la première page consultée après une recherche. ». Quelque temps plus tard, le moteur de recherche dévoilait au monde son fameux projet de ballons à hélium, points de diffusion de connexion wi fi , dont une phase expérimentale fut initiée en Australie, en 2013. Depuis, le projet est consigné par l'encyclopédie ligne Wikipedia qui le présente comme « projet, issu du laboratoire de recherches secret Google X Lab dirigé par le cofondateur de Google Sergey Brin, tire son nom du mot « Loon », diminutif de « balloon », ballon ou synonyme de « fou », « dingue ». Chaque ballon, de quinze mètres de diamètre, flotte à une vingtaine de kilomètres d'altitude (soit deux fois plus haut que les avions de ligne) et permet une connexion sur 40 kilomètres autour de lui, avec des débits équivalents à de la 3G. Les trente premiers ballons ont été lancés le 15 juin 2013 depuis la Nouvelle-Zélande. Après la Nouvelle-Zélande, Google souhaite étendre l'expérimentation dans des pays à la même latitude, comme l'Afrique du Sud, l'Uruguay, l'Australie ou encore le Chili. » Pour assurer un développement cohérent de son projet, Google se lance en 2013 dans une nouvelle stratégie d'acquisitions qui lui donnera l'opportunité de s'offrir un constructeur de drones, la société Titan Aeorspace, ainsi que SkyBox, spécialisée dans la fabrication de satellites. Conclue en juin dernier, l'opération de rachat de la société de satellites vient à consolider plusieurs créneaux d'activités de Google qui s'en est expliqué, d'après 0net.com, en déclarant que « leurs satellites vont nous aider à actualiser nos cartes pour qu'elles soient les plus précises possible. Par la suite, nous espérons que l'équipe de Skybox et sa technologie nous aideront à améliorer l'accès à internet et l'appel à l'aide en cas de catastrophe, deux domaines auxquels Google s'intéresse depuis longtemps ». Entretemps, les observateurs auront relevé qu'il n'est plus question d'un bras de fer, comme longtemps supposé, entre Facebook et Google, leurs stratégies respectives, en la matière, semblant aller dans des chemins différents, mais pas antagonistes. « Google n'a rien à opposer réellement à Facebook, son propre réseau social « G+ » battant de l'aile plus que jamais », explique le site rue89.nouvelobs.com qui pense que le moteur de recherche « vise en réalité plus haut et ambitionne d'être le grand marionnettiste des télécoms. En combinant divers modes de diffusion sans fil (ballons, satellites, antennes), Google pourrait dépasser les problèmes liés infrastructures au sol et miser directement sur l'accès mobile. » Un peu comme bon nombre d'analystes, le journaliste de ce site croit déceler dans la démarche de Google des velléités soit « de s'ériger en fournisseur d'accès leader sur le continent, soit se faire le grossiste des opérateurs télécoms déjà implantés et maîtriser la « tuyauterie ». A partir d'une telle position, beaucoup devinent les intentions de Google de se rabattre sur ce qu'il sait faire mieux que tout autre acteur du net : « Siphonner les données des utilisateurs pour en apprendre toujours plus sur eux et les livrer aux annonceurs publicitaires », ajoute rue89.nouvelobs.com Un terrain sur lequel ambitionne d'évoluer ausiis Facebook qui ne semble pas animer que par les grands desseins déclinés par son patron Mark Zuckerberg qui n'agirait que par altruisme, aux yeux de beaucoup de spécialistes, à l'instar du journaliste du site français jdd.fr qui voit dans la nouvelle initiative de Facebook, une opportunité « d'élargir sa base d'utilisateurs. En effet, s'il peut se targuer de compter plus d'un milliard d'utilisateurs dans le monde, la vaste majorité d'entre eux vivent en Europe, aux Etats-Unis et en Asie. En déployant Internet.org en Afrique, le réseau social pourrait attirer rapidement des dizaines de millions de personnes, et décupler par la même occasion ses revenus publicitaires. »

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