Sous l'égide de l'Autorité intergouvernementale pour le développement en Afrique de l'Est (Igad), qui assure la médiation de paix, le gouvernement sud-soudanais et les rebelles, qui s'affrontent depuis neuf mois dans une sanglante guerre civile, ont repris, hier, les négociations dans la localité éthiopienne de Bahir Dar, dans le nord-ouest du pays, sur fond d'une nouvelle recrudescence des combats sur le terrain. De nouvelles violences qui n'empêchent pas pour autant les deux parties à dialoguer dans l'espoir de trouver un terrain d'entente. Durant toute une semaine, les belligérants devraient discuter de la formation d'un gouvernement de « transition et d'union nationale », tel qu'exigé par l'Igad. Y parviendraient-ils malgré leurs profondes divergences ? Aucune thèse ne peut plaider aujourd'hui pour une telle issue puisque chacun des deux camps souhaite mettre la main sur les postes-clés du futur cabinet transitoire. « Parmi les principaux enjeux de ces nouvelles discussions, l'attribution du poste de Premier ministre, et les pouvoirs qui lui seront attribués », a expliqué le chef de la délégation rebelle Taban Deng sans donner plus de détails. Il s'agit donc des premiers pourparlers depuis la signature, fin août, par le président sud-soudanais Salva Kiir et son rival Riek Machar, du quatrième accord de cessez-le-feu depuis le début du conflit. Aucun cessez-le-feu n'a jusqu'ici été respecté en dépit de la volonté des deux parties rivales à discuter un plan de sortie de crise. Samedi encore, le président du processus de médiation de l'Igad, Seyoum Mesfin, a condamné les nouveaux combats à Renk et à Malakal, dans l'Etat du Haut-Nil, exhortant les deux parties belligérantes « à faire preuve de retenue », alors que les équipes de contrôle et de vérification de l'Igad enquêtent sur les combats en cours. « Il est regrettable que cette tendance des événements ait été observée chaque fois qu'une nouvelle session de négociations commence. Ces numéros de cirque visant à faire dérailler le processus de paix ne seront pas tolérés », a-t-il indiqué en appelant à la cessation immédiate des combats. Il s'agit d'un sérieux défi pour l'Igad qui entend peser de tout son poids dans cette 6e session de la seconde phase des négociations de paix. Plus qu'un énième cessez-le-feu, la recherche d'un compromis (Salva Kiir conservant la présidence et un Premier ministre issu du camp de Riek Machar) est nécessaire pour trancher la question épineuse du partage du pouvoir et, conséquemment, de la formation d'un gouvernement de transition et d'union nationale, exigée par l'Igad aux deux parties, d'ici le 9 octobre.