Pour renforcer ses capacités au combat, l'ANP s'est employée à améliorer et à moderniser ses infrastructures, ses équipements et sa politique de formation. C'est la substance de l'éditorial de la revue mensuelle de l'ANP, El-Djeïch, qui en situe l'enjeu en l'associant à la problématique de la professionnalisation de l'armée. La formation de qualité recherchée vise à préparer « un combattant doué de professionnalisme, maîtrisant les technologies modernes et capables de faire le meilleur usage et avec le maximum d'efficacité, des infrastructures, matériels, équipements et armements », lit-on dans ce texte. Cette formation se fait aussi à l'aune des grandes mutations, de la révolution numérique qui ont « bouleversé les normes et les équilibres », y compris dans le domaine militaire. Un saut qui s'impose donc aux forces armées, lequel permet à la fois d'assurer une participation de haut niveau aux différents exercices et manœuvres conjoints exécutés dans le cadre de la coopération bilatérale et multilatérale, et de sécuriser efficacement les frontières. Et faire face à toute menace, qu'elle relève du terrorisme ou du crime organisé transfrontalier et transnational. Cela « au regard des évolutions en cours dans notre région ». Une bonne formation, écrit El-Djeïch, est donc de nature à forger chez le soldat des « capacités professionnelles, un esprit de combattivité contribuant à la constitution d'une armée moderne et développée ». C'est sans doute le souci de se mettre au diapason des transformations environnantes qui a dicté, chemin faisant, de réorganiser le service national auquel la revue consacre un long article qui en détaille les modifications. Outre la réduction de la durée à douze mois, la loi du 9 août 2014 adapte la conscription au développement du cadre organisationnel de l'ANP et aux transformations de la société algérienne. La mission du service national est confinée aujourd'hui à la seule défense nationale alors qu'auparavant, il pouvait contribuer à des tâches d'édification comme ce fut le cas avec la route de l'Unité africaine, le barrage vert ou encore les villages agricoles. Mais son caractère obligatoire est toujours en vigueur. La gestion du service national dépend désormais du ministre de la Défense en lieu et place du Haut-Commissariat aujourd'hui dissous. Les modifications apportées par la nouvelle loi concernent aussi l'abaissement de l'âge du recensement de 18 à 17 ans. Et le bénéfice de la dispense est étendu aux « cas sociaux, dignes d'intérêt » alors qu'avant, seuls les fils de chahid et les soutiens de famille pouvaient y prétendre. Les modalités de traitement des dossiers ont été assouplies grâce à l'institution d'une commission régionale chargée d'examiner les dossiers de cas sociaux dans chaque région militaire. Les conditions d'octroi du sursis pour raison de formation ne s'encombrent plus de la limite d'âge du sursitaire à 27 ans. La nouvelle loi dispose que le bénéficiaire peut renouveler son sursis, sans condition d'âge, jusqu'à l'achèvement du cursus ou de la formation. Le temps du service national est compté pour sa durée effective dans le calcul de l'ancienneté exigée pour l'avancement et la retraite. Et est considérée comme une période d'expérience professionnelle pour le recrutement. La révision du fonctionnement du service national constitue, en cela, le prolongement des réajustements entrepris par l'ANP dans le processus de modernisation interne. L'une dans l'autre, la formation et la conscription participent de l'effort de professionnalisation.