“Il est entendu, évidemment, que pour les personnels du Service national et de réserve, des codes leur seront consacrés par des lois à venir (le code du Service national qui fera l'objet d'une réadaptation ainsi que le code des personnels de réserve)”, a déclaré le général Ali Ghediri, directeur des personnels au MDN. La professionnalisation de l'Armée algérienne est un long processus dont les effets ne sont pas encore visibles, pour certains. Le choix stratégique de cette option est motivé, selon le général Ali Ghediri, directeur des personnels au MDN, dans un entretien à la revue El Djeïch, par le souci d'adaptation de l'ANP aux besoins de défense nationale. La mutation de l'ANP, loin d'être une rupture ou un reniement de sa philosophie héritée de la glorieuse ALN, connaît un saut en avant à travers le statut général des personnels militaires qui introduit des dispositions codifiant les fonctions au sein de l'armée, mais surtout des “critères” liés particulièrement à la formation et au recrutement qui sont un des éléments cruciaux de la professionnalisation. Comme les missions de l'ANP ont évolué, que ce soit au niveau interne avec la défense du territoire ou au plan externe avec la participation aux opérations de maintien de la paix, les textes régissant cette institution sont restés figés. D'où la nécessité de les adapter à travers un regroupement dans un seul texte unique. Un texte, a insisté le général Ghediri, qui établit des projections dans l'avenir. La professionnalisation qui commence à se dessiner implique, entre autres, une rigoureuse gestion des “fluctuations tant au plan qualitatif que quantitatif” qu'elle induit. Une sorte de stricte sélection. Chose que l'on retrouve bien précisée dans le chapitre relatif à la formation dans le statut général. Ainsi, pour la formation et le recrutement, les candidats subiront un concours. Le statut est présenté comme un instrument, le moyen moderne et adapté qui accompagne le processus tout en se garantissant à travers les nouveautés et les incidences qu'il induit une “longévité”. Tout en définissant les missions, les fonctions, les statuts, les droits, devoirs et responsabilités du militaire et des corps, le statut général, tout en rectifiant et corrigeant les lacunes des ordonnances régissant l'ANP, lance les bases des futurs changements, notamment au plan juridique. Selon le directeur des personnels au MDN, il y aura une refonte du code des personnels militaires, de la justice militaire, des textes relatifs à l'avancement, au recrutement et à la formation, des textes portant sur la liaison grade-fonction, ainsi que l'établissement de statuts spécifiques à chaque corps. Un arsenal qui réforme fondamentalement le service national. Le général Ghediri annonce que “pour les personnels du service national et de réserve, des codes leur seront consacrés par des lois à venir (le code du service national qui fera l'objet d'une réadaptation ainsi que le code des personnels la réserve)”. Le général Ghediri ne s'attardera pas sur la professionnalisation qui “avance doucement”, mais insiste néanmoins sur l'explication des dispositions du statut général et ses incidences sur le fonctionnement et la gestion de l'ANP. Par ses projections dans l'avenir, sans le dire explicitement, le texte s'inscrit évidemment dans la perspective du parachèvement du processus en cours. Il l'explique d'ailleurs par “le souci de conférer à ce texte légal une longévité à même d'accompagner l'armée dans son évolution et dans sa professionnalisation”. D'ores et déjà, les dispositions relatives à la formation, la définition des catégories, les contrats ainsi que la limitation de l'âge dans le grade et de la durée dans le service sont perçues comme des innovations dans la mesure où elles n'ont pas été un souci majeur au sein de l'ANP. Entre autres anomalies, des ordonnances de 69-89 et 69-90 que le général Ghediri qualifie d'obsolètes que “la nouvelle philosophie” s'attachera à corriger sur le double plan juridique et organisationnel. Et là, ce sera fini des officiers en âge avancé, mais encore en activité. Djilali B.