La vente de moutons était confinée dans les marchés à bestiaux comme Boudouaou et Larbaâ, dans la wilaya d'Alger. Avec l'approche du jour du sacrifice, des points de vente sont apparus un peu partout. Il suffit de faire un tour dans la capitale pour constater que rien n'a changé dans les habitudes des gens. Au rond-point de Baba Hassen, un véritable désagrément est causé aux automobilistes. Placés à proximité du sens giratoire, les agneaux attirent les éventuels acheteurs et les curieux. Cette situation crée un interminable bouchon qui met à rude épreuve les nerfs des automobilistes. Au niveau d'Aïn Benian, c'est au niveau de l'espace « Plateau » que les maquignons se donnent rendez-vous. Le choix semble s'expliquer par l'abondance des pâturages.A l'est d'Alger, même décor. Aux quartiers Ben Merabet, Sidi Driss et Ben Merad (commune de Bordj El Kiffan), chaque coin sert de marché pour vendre ou acheter. Il suffit de trouver un local ou un garage dans les maisons individuelles finies ou en construction qui pullulent dans ces quartiers. L'appât du gain n'a pas laissé indifférents de simples citoyens pour se lancer dans la vente des moutons. C'est le cas de Halim qui s'associe, chaque année, avec Sid Ali et Samir pour se lancer dans ce commerce. « A un mois de l'Aïd, on se déplace à Djelfa pour acquérir, toujours chez le même moual, jusqu'à 30 bêtes pour les revendre ici à Alger, plus précisément dans notre quartier de Bab Ezzouar », avoue Halim. Pour parquer ces bêtes, les trois compères louent un des locaux vides de la cité où ils habitent. Le jour, les moutons sont emmenés à proximité de la rue principale pour y être vendus. Halim, Sid Ali et Samir profitent de cette fête pour se faire de l'argent, avant de replonger dans leurs activités habituelles, notamment la vente de fruits et légumes dans le marché informel. La présence de ces moutons dans différents coins de la ville et la promiscuité des enclos laissent monter une odeur acre qui rend l'atmosphère irrespirable. Les maquignons stationnent leurs camions non loin de l'endroit de la vente, ce qui constitue un danger pour les citoyens, notamment les enfants attirés par les moutons. Pour éviter ces situations et mettre un terme à la dégradation de l'environnement, certaines communes, à l'instar de Gué-de-Constantine, ont ouvert des espaces de ventes autorisés. Une manière pour mieux contrôler et faciliter la tâche des vétérinaires dans le contrôle des bêtes et éviter l'anarchie qui caractérise nos cités en ces jours de pré-Aïd El Adha. Au niveau de Gué-de-Constantine, cinq points de vente ont été aménagés. Un exemple à suivre et à généraliser d'autant qu'en 2006, pas moins de 100 points de vente de moutons ont été ouverts sous le contrôle des APC. Il est grand temps, estiment certains citoyens, d'ouvrir des enclos et points de vente de grande envergure dans chaque wilaya sous le contrôle des autorités locales et où on procède à l'achat et au dépeçage de la bête dans des conditions d'hygiène irréprochables. Car la mise à mort du mouton c'est aussi un autre problème d'environnement et d'hygiène qui se posera le jour du sacrifice.