Le marché des assurances est en forte progression. Il évolue en termes de chiffre d'affaires et de réseau. L'objectif est d'atteindre les citoyens à travers les 1.850 agences et bureaux de représentation. « Le chiffre d'affaires atteint en décembre 2013 est 116,6 milliards de dinars contre 20 milliards de dinars en 2000. Une évolution, certes, mais qui s'avère insuffisante », a souligné le président de l'Union des assurances et des réassurances, Brahim-Djamel Kessali, hier, sur les ondes de la Radio Chaîne III. L'Union table sur un taux de progression dépassant les 10%. L'invité de la rédaction de la Chaîne III a jugé qu'il y a beaucoup à faire, d'autant plus que l'assurance catastrophes naturelles est obligatoire depuis 2003, suite au séisme de Boumerdès qui a coûté à l'Etat 5 milliards de dollars. En dépit des efforts déployés, le niveau des souscriptions demeure insuffisant. « L'assurance Cat-Nat progresse d'année en année, mais nous ne sommes toujours pas au niveau souhaité », a-t-il souligné, imputant la faiblesse des souscriptions au manque de sensibilisation et à l'absence de culture assurantielle. Kessali a, d'ailleurs, reconnu que le chiffre d'affaires n'a toujours pas atteint le niveau escompté, mais juge qu'il reste appréciable. « En décembre 2013, nous avons atteint 1,7 milliard de dinars de prime d'assurance, alors qu'en 2005, le montant global était de moins de 500 millions de dinars », a-t-il rappelé. Il a, par ailleurs, noté que le taux d'adhésion des particuliers et des industriels reste dérisoire par rapport à un parc immobilier estimé à 7,2 millions de logements et des installations industrielles et commerciales composées de 1,8 million d'unités. Kessali a insisté sur la nécessité de consentir des efforts aux plans commercial et marketing. Sur le plan commercial, il estime qu'il faut réussir à vendre le produit à tous les clients des compagnies d'assurances, tout en ayant le réflexe de la vente additionnelle. Pour ce qui est du marketing, il met en exergue l'intérêt d'informer et de sensibiliser le grand public sur la nécessité de souscrire à la Cat-Nat, notamment sur l'étendue des garanties qu'elle offre. « Nous sommes prêts à discuter avec les pouvoirs publics de tous les aspects qui permettent d'encourager la souscription étant donné son obligation. Il y a des moyens de contrôle mis en place par les pouvoirs publics, concernant les biens immobiliers à usage d'habitation pour que le citoyen souscrive à l'assurance », a-t-il affirmé. Il rappelle, à l'occasion, la teneur de la loi de 2006 dont les articles 13 et 14 prévoient des mesures coercitives pour tout manquement à l'obligation d'assurance constatée par l'autorité habilitée, dont tout contrevenant est passible d'une amende. Kessali insiste, à cet effet, sur la méthode préventive qui consiste à informer et sensibiliser le public sur la nécessité de souscrire une assurance, d'autant plus que le pays est exposé aux catastrophes naturelles, notamment les inondations et les séismes. Il rappellera les quatre sinistres que couvre la Cat-Nat, à savoir les séismes, les inondations, les coulées de boue, les tempêtes et les mouvements de terrain. Jusqu'au mois de décembre 2013, la compagnie a enregistré 788.000 contrats (souscriptions) dont 75% concernent le parc logement. Le reste concerne les installations industrielles. L'invité de la Chaîne III a tenu à préciser que pour le moment, il n'y a pas de produits d'assurance dédiés à la sécheresse. La Compagnie centrale de réassurance prévoit un dispositif qui permettrait d'avoir un pool d'assureurs. Ces derniers pourront couvrir ce risque et offrir au marché un dispositif en mesure de proposer un produit sécheresse.Les compagnies d'assurance travaillent actuellement sur ce projet. La CNMA est également associée dans ce projet pour pouvoir offrir ce genre de garantie. Selon le président de l'Union, le nécessaire sera fait pour que le produit soit disponible en 2015.